Mycoplasma pneumoniae
Les mycoplasmes sont des bactéries sans paroi, responsables de
pneumopathies atypiques à agglutinines froides et d’infections
sexuellement transmissibles.
La pneumopathie atypique est due à Mycoplasma pneumoniae ( agent de Eaton).
- Les mycoplasmes
[ Les bactéries du genre Mycoplasma sont les plus petites bactéries connues.
Leur taille varie entre 100 et 250 nm.
Ils se caractérisent par l'absence de paroi rigide (pas de Peptidoglycane), ce qui explique leur morphologie variable et leur Capacité à passer à travers les filtres.
Il s'agit de bactéries intracellulaires facultatifs, capables de croître en milieux acellulaires.
Le genre Mycoplasma se différentie des autres genres bactériens par la
richesse de la membrane en stérols, l’absence d’homologie du DNA avec
d’autres bactéries connues, un génome de très petite taille ( 600 Mb) et
de faible CG %.
Leur croissance est lente, l’apparition des colonies nécessitant 5-20 jours.
Ces colonies ont un centre plus dense que la périphérie donnant un aspect en « oeuf frit ».
En revanche, l'aspect des colonies de M. pneumoniae est celui d'une mûre.
Ces bactéries sont ubiquistes et colonisent de nombreuses espèces animales et végétales.
Parmi les espèces
du genre Mycoplasma, seules une dizaine ont été décrites chez l'homme
et M. pneumoniae est la plus importante des espèces pathogènes Infections respiratoires à M pneumoniae.
Le tableau clinique associe fièvre à 38-39° C , malaise, toux sèche, incessante, invalidante.
A l’ examen clinique, on trouve quelques râles.
La radio
pulmonaire détecte des opacités hétérogènes localisées, Réticulomicronodulaires, de topographie hilobasale. la numération
sanguine normale ou montre une neutropénie modérée.
L’évolution est traînante en l’absence d’ antibiothérapie adaptée (tétracyclines, macrolides).
Épidémiologie des infections à mycoplasmes
La plupart des infections à M. pneumoniae surviennent sporadiquement ou au sein d'une même famille.
La transmission
est exclusivement interhumaine à la suite de contacts étroits ou par L'inhalation de gouttelettes projetées par la toux.
Le mode
d'expression de la maladie peut ainsi se faire sous la forme de
mini-épidémie, notamment dans les écoles et les casernes militaires.
Les études
sérologiques réalisées sur la population ont démontré qu'il existait une
incidence importante (estimée à 1 %o habitant) des infections à M.
pneumoniae.
La plupart de ces
infections sont asymptomatiques ou provoquent une infection
respiratoire sans atteinte du parenchyme pulmonaire. Les infections à M
pneumonie survien-nent à tout âge, avec une incidence plus forte chez
les enfants et l'adultes jeunes entre 5 -25 ans.
Rare chez le nouveau-né, l'infection respiratoire est souvent grave.
Il existe une Faible augmentation de l'incidence des infections pulmonaires à la fin
de l'été et en automne, correspondant probablement à la rentrée
scolaire.
Physiopathologie des infections à M. pneumoniae
Les souches
virulentes de M. pneumoniae ont une affinité très importante pour
l'épithélium respiratoire (trachée, bronches et tissus Péri-bronchiques), auquel elles adhèrent, induisant sont une infection
respiratoire des voies aériennes basses sans atteint du parenchyme Pulmonaire.
Cette affinité Dépend de la protéine P1 (168 kDa) de M. pneumoniae qui interagit avec Les résidus d'acide neuraminique des cellules épithéliales.
L'adhérence ne conduit pas à l'internalisation des bactéries qui restent Extracellulaire.
En revanche la Production de radicaux libres de l'oxygène par M. pneumoniae provoque Une dysfonction des cellules ciliées et une desquamation massive de la
surface épithéliale suivi d'une inflammation péribronchiolaire à Prédominance de polynucléaires neutrophiles, expliquant l'intensité de
la toux caractéristique du tableau clinique.
L’ atteinte du Parenchyme pulmonaire, lorsqu'elle existe, est caractérisée par la
formation de membrane hyaline dans les espaces alvéolaires associé à de
nombreuses zones ischémiques (infarctus pulmonaires).
A la Symptomatologie respiratoire qui domine le plus souvent le tableau Clinique, s'associent de nom-breux signes extra-respiratoires (cutanées,
cardiaques, neurologiques ...)
Diagnostic de M. pneumoniae
La culture Possible des mycoplasmes est possible sur milieux acellulaires
(gélose-bouillons) à partir de prélèvement de gorge ou prélèvement Bronchique protégé sous fibroscopie.
Cependant du fait De la difficulté d’isoler M. pneumoniae dans les prélèvements
respiratoires, la détection de M pneumoniae par PCR dans les Prélèvements pulmonaires peut être une aide précieuse au diagnostic : C’est une méthode simple, rapide et très sensible (sensibilité et Spécificité 90 -95 %).
En fait, le Diagnostic est en pratique bien souvent basé sur les tests immunologiques (sérodiagnostic et agglutinines froides).
Le sérodiagnostic de M. pneumoniae permet de mettre en évidence l’apparition d’anticorps
spécifiques une ascension des anticorps anti-M. pneumoniae (ELISA) entre
2 sérums prélevés à 15 jours d’intervalle (séroconversion) ou une
ascension du titre de ces anticorps.
La détection des anticorps de type IgM et IgG permet de distinguer une primo-infection d’ une réinfection.
La recherche d'agglutinines froides détectant un titre égal ou supérieur à 1 / 32 est
très en faveur d'une infection à M. pneumoniae.
Cependant, la présence d'agglutinines froides peut également être retrouvée dans
d'autres pneumopathies atypiques, notamment virales (EBV, CMV...).
Traitement des infections à M pneumoniae
Du fait de l'absence de paroi, les β-lactamines sont inefficaces.
Les antibiotiques de référence sont les tétracyclines (doxycycline) et les macrolides (érythromycine).
Les fluoroquinolones (oflo-xacine et cipofloxacine) sont également efficaces.