Don d’organes : les changements au 1er janvier 2017
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Mis à jour le 28/10/2016 à 18:19 Publié le 27/10/2016 à 18:21
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]NFOGRAPHIE - À compter du 1er janvier, il sera possible de faire connaître son refus d’être donneur sur le site du registre national.
Depuis 1976, la loi française fait de chaque personne un donneur d’organes présumé, tout en affirmant la possibilité de s’opposer à un tel prélèvement. Si les trois grands principes (consentement présumé, gratuité et anonymat) restent inchangés, la loi de modernisation de notre système de santé (janvier 2016) précise les modalités de refus ainsi que le rôle des proches. Dès le 1er janvier 2017, les personnes refusant de donner leurs organes pourront s’inscrire en ligne sur le registre national des refus géré par l’Agence de la biomédecine - et non plus seulement par courrier postal, comme c’est le cas actuellement (site non encore actif:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Afin de faire connaître ce registre, l’Agence de la biomédecine mènera une campagne d’information nationale du 19 novembre au 4 décembre. «Actuellement, seuls 7% des Français connaissent la loi sur le don d’organes, rappelle le Pr Olivier Bastien, directeur Prélèvement Greffe organes-tissus à l’Agence de la biomédecine. En faisant connaître le registre, nous espérons que davantage de personnes feront connaître leur opposition, ce qui permettra de soulager les proches lors d’un deuil brutal».
150.000 refus
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]L’opposition au don de certains organes et tissus est possible, et l’inscription sur le registre est modifiable et révocable à tout moment. À l’heure actuelle, environ 150 000 personnes sont inscrites sur le registre. Un chiffre qui a doublé depuis que l’agence a commencé à communiquer, il y a un an. En plus du registre, la nouvelle loi prévoit la possibilité de faire valoir son refus par écrit et de confier ce document daté et signé à un membre de son entourage. Si toutefois un(e) défunt(e) n’a pas fait ces démarches de son vivant mais qu’il ou elle avait fait part oralement de son refus, ses proches pourront en dernier recours faire valoir sa décision. Dans ce cas, ils devront retranscrire l’expression précise du refus et la signer.
Lors du décès d’une personne susceptible de donner ses organes, l’équipe médicale doit interroger ce registre puis, si la personne n’y est pas inscrite, interroger les proches pour connaître son éventuelle opposition sur le prélèvement d’organes. La plupart du temps, l’entourage l’ignore, et un pourcentage relativement élevé des familles refuse le don.
«Quand un décès brutal survient, 40% des familles sont contre le prélèvement car elles raisonnent de manière émotionnelle, et non rationnelle, explique Cédric Emile de la Fondation Greffe de Vie. Or selon nos sondages, il apparaît que seules 20% des personnes sont opposées au don. Cette loi devrait permettre d’atteindre ce taux de refus réel, de soulager les familles et de réaliser 1000 à 1500 greffes supplémentaires chaque année.»
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]«Dans la grande majorité des cas, les donneurs sont des personnes décédées à l’hôpital après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou un arrêt cardiaque, rappelle le Pr Bastien. Il n’existe pas de critères d’âge ou de maladie pouvant restreindre le don. Ainsi, une personne de 80 ans n’ayant jamais ou presque consommé d’alcool peut tout à fait donner son foie. De même, il est possible de donner un rein après 70 ans.» Concernant la délicate question des mineurs, la décision revient aux parents.
En France, l’accès à la greffe d’organes a doublé en 20 ans. L’année 2015 a notamment enregistré une hausse de 7% par rapport à 2014, avec 5700 greffes réalisées. En parallèle, la liste des personnes en attente de greffe ne cesse de s’allonger, avec 21 464 patients inscrits en 2015.
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