Pneumologie : le diabète représente un facteur aggravant en cas de pathologie pulmonaire En cas de BPCO, cherchez un diabèteD'après une deuxième étude, conduite par l'équipe australienne dirigée par le Dr Chittleborough,
un diabète est fréquemment trouvé chez les patients atteints de BPCO.
En effet, au sein de la North West Adelaide Health Study, une cohorte de 4.000 personnes de plus de 18 ans, la prévalence du diabète préalablement diagnostiqué s'est avérée significativement plus importante chez les patients atteints de BPCO (presque deux fois plus importante).
Cette étude confirme par ailleurs l'effet aggravant du diabète sur la fonction pulmonaire, montré par l'équipe biélorusse. Ainsi, le VEMS1 (volume expiratoire maximal à la première seconde ou FEV1 en anglais) apparaît plus faible chez les patients ayant déjà reçu un diagnostic de diabète avant leur inclusion dans l'étude (2,50 l/s) que chez ceux n'ayant pas été diagnostiqués avant cette étude (2,74 l/s) ou chez les patients non diabétiques (3,23 l/s).
Plus intéressant, le VEMS1, comme la capacité vitale (FVC en anglais), ou encore le rapport moyen VEMS1/CV atteignent des valeurs inférieures chez les patients présentant une glycémie à jeun anormale, par rapport à celles trouvées chez les patients présentant une
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Ainsi, "
l'altération de la fonction pulmonaire n'est pas seulement une complication associée au diabète mais elle apparaît également chez des patients dont le diabète est cliniquement plus silencieux ou qui ne présentent qu'une glycémie à jeun anormale", commentent les auteurs.
Réalisé et validé en collaboration avec des professionnels de la santé
sous la direction du Dr Anne Richard
Traiter le diabète de type 2 par un régime alimentaire adapté Le premier traitement à mettre en place chez un
diabétique de type 2 est
diététique, a expliqué le Pr Louis Monnier, chef du service des maladies métaboliques à l'hôpital Lapeyronie de Montpellier.
Les
mesures diététiques permettent non seulement de
réguler la glycémie mais permettent également de
diminuer le risque artériel, plus élevé chez un patient diabétique que chez un patient indemne d'une telle maladie.
"Une fois que les diabétiques ont été traités par des médicaments, le changement de régime alimentaire a des résultats moins satisfaisants mais au tout début, en traitement initial, un régime est redoutablement efficace", estime le Pr Monnier.
Inutile pourtant de mettre en route des
régimes trop restrictifs, comme les régimes à très basses calories (moins de 400 kcal/jour) car ce qui compte c'est le poids d'arrivée, précise-t-il.
LIMITER LES SUCRES RAPIDES AU PETIT-DÉJEUNERPour le contrôle glycémique, l'important est de
baisser les aliments à fort indice glycémique au petit déjeuner.Par ordre d'indice glycémique décroissant, on peut citer : les
cracottes et les
corn-flakes (hyperglycémiants rapides), le
pain et le
saccharose (semi-lents), les
pommes de terre et le
riz (lents), les
pommes, les
légumes secs et le
lait (ultra-lents).
"Le petit-déjeuner est toujours le repas le plus hyperglycémiant or c'est là que l'on consomme le plus de sucres à absorption rapide !", déplore le Pr Monnier. "Il faut éviter le petit déjeuner à la française avec des croissants et de la confiture mais enrichir plutôt ce repas en protéines et lipides".
FAVORISER LES ACIDES GRAS MONOINSATURÉSPour diminuer le risque cardio-vasculaire,
"de nombreuses recommandations diététiques existent", a expliqué le Pr Monnier, citant la diminution de l'apport en acides gras insaturés trans, en acides gras polyinsaturés oméga 6 ou en sel ou au contraire l'augmentation de la consommation de fibres et d'anti-oxydants, l'apport recommandé en acides gras polyinsaturés oméga 3 ou les deux petits verres d'alcool quotidiens.
"Mais la plus importante des recommandations à mes yeux est celle d'équilibrer les sources d'apport calorique", a-t-il souligné. C'est-à-dire faire en sorte que la somme des glucides et des graisses monoinsaturées représentent 66% du total.
NE PAS FAIRE DE LA NOURRITURE UN OUTIL DE TORTUREEnfin, il faut prendre des objectifs réalistes, a insisté le Pr Monnier.
"Il existe des recommandations de niveau A (fondées sur des preuves scientifiques validées) pour des patients de poids normal : atteindre moins de 7% des calories sous forme d'acides gras saturés et moins de 200 mg de cholestérol par jour. C'est infaisable !".
Il faut atteindre un bon équilibre entre les contraintes d'une part et le bien-être et les résultats d'autre part.
Il est difficile de changer ses habitudes alimentaires, a fortiori si le plaisir en est diminué.
Reste à concilier les deux. Pour cela, des astuces existent. Le plaisir en bouche dépend en effet de trois éléments : l'onctuosité de l'aliment, sa saveur (sucrée, salée, acide, amère) et ses arômes.
Si certains aliments ont peu de saveur, par exemple manquent de sel, on peut augmenter leur arôme.
"L'huile d'olive est à ce titre intéressante car elle apporte des arômes, des acides gras monoinsaturés et améliore l'onctuosité", expliquait le Pr Monnier.
Autre astuce : diminuer la quantité mais faire durer le plaisir :
"on peut se limiter à un carré de chocolat noir par jour mais au lieu de l'engloutir, le faire fondre sur la langue et le savourer longuement".
Réalisé et validé en collaboration avec des professionnels de la santé
sous la direction du Dr Christian Recchia