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| Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? | |
| | Auteur | Message |
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marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Mer 22 Avr - 12:38 | |
| Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Dr Catherine Desmoulins Auteurs et déclarations18 avril 2015 Paris, France -- Les médecins français sont-ils particulièrement menteurs ? D’où vient cette habitude et comment expliquer ce comportement ? Les réponses au questionnaire Medscape « Les médecins et l’éthique » [1] sont-elles amenées à changer avec les jeunes générations ? Nous avons posé ces questions à Sylvie Fainzang, anthropologue spécialisée dans la maladie et le soin, auteur de « La relation médecins-malades : information et mensonge » (PUF, 2006) et directrice de recherche INSERM [2]. Les médecins prêts à relativiser les risques pour obtenir le consentement du patient (Diapositive 4) Sylvie Fainzang : 43 % de médecins français sont prêts à relativiser les risques pour obtenir l’adhésion du patient contre 10% aux Etats-Unis. Cela ne me surprend pas. J’ai été frappée, lors de mes travaux en médecine de ville de voir que les médecins étaient prêts à minimiser voire même à nier les risques pour favoriser l’observance. Ainsi, quand le patient présente une notice avec des effets indésirables, il arrive que le médecin nie ces effets en affirmant que cela est faux ou exagéré. Il y a une grande différence entre les cultures française et américaine. Cela tient à deux choses. D’une part, au système juridique, dont la pression est très forte aux Etats-Unis. Le médecin craint d’être attaqué par le patient s’il n’a pas donné toutes les informations sur sa maladie, les médicaments et la prise en charge. Mais aussi aux habitudes culturelles : le rapport au mensonge n’est pas du tout le même en France et aux Etats-Unis où le mensonge est extrêmement reprouvé. Cela est vrai dans d’autres domaines. Par exemple, dans l’affaire de Bill Clinton avec sa secrétaire, les Américains étaient plus choqués par son mensonge que par la relation elle-même. J’ai retrouvé partiellement cette différence en France lors d’une enquête antérieure sur le rapport aux médicaments des patients et des médecins. Selon l’origine culturelle et religieuse des médecins, et en particulier selon qu’ils étaient catholiques ou protestants, ils n’avaient pas le même rapport à la vérité. La valorisation de la vérité semble beaucoup forte dans la culture protestante. Quel est votre regard sur ces 43% de médecins prêts à mentir ? En tant que personne, patiente, citoyenne, moi je souhaiterais être informée. S’il y a obligation pour le laboratoire de mentionner tous les événements indésirables sur la notice, même les plus rares, je préfère que le médecin m’explique la situation plutôt qu’il me mente. Je plaide pour l’information maximale mais pas n’importe comment. Mais en tant qu’anthropologue, j’analyse seulement les comportements et n’ai pas d’opinion à émettre ni de jugement à porter sur les pratiques que j’étudie. Le livre « La relation médecins-malades : information et mensonge » n’est pas un ouvrage d’éthique. Son but est de décrypter les mécanismes culturels et sociaux qui sous-tendent les comportements des patients et des médecins en matière de vérité et de mensonge, en France. | |
| | | marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Re: Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Mer 22 Avr - 12:41 | |
| Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Dr Catherine Desmoulins Auteurs et déclarations18 avril 2015 Prolonger la survie contre l’avis de la famille (Diapositive 5) Ce résultat va dans le sens de ce que j’ai observé : ce sont les médecins les plus âgés qui sont prêts à poursuivre un traitement, même contre l’avis des proches, si c’est dans « l’intérêt des patients ». « L’intérêt des patients » est un argument souvent invoqué par les plus âgés pour justifier leurs choix. Il est d’ailleurs intéressant de constater que les médecins évoquent presque toujours l’intérêt du patient pour justifier leur attitude, qu’il s’agisse de cacher la vérité (pour ne pas inquiéter, laisser espérer) ou, au contraire, de dire la vérité (pour ne pas infantiliser, isoler ou générer une méfiance à l’égard du médecin). Cet argument sert toujours de justification aux pratiques des médecins, quelles qu’elles soient. Restreindre l’information au patient à la demande de la famille (Diapositive 6) Ce résultat me surprend un peu car, ici, ce sont les médecins les plus jeunes qui sont prêts à céder à la famille. Dans mes travaux, j’ai plutôt observé que les jeunes médecins sont moins enclins à céder à la famille. Cette évolution correspond aux normes actuelles de la démocratie sanitaire, le patient devient plus autonome et il dispose d’un pouvoir de décision. Les jeunes médecins sont aussi plus sensibilisés à la judiciarisation de la médecine. Cela étant, c’est une enquête qualitative que j’ai menée et non pas quantitative. | |
| | | marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Re: Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Mer 22 Avr - 12:44 | |
| Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Dr Catherine Desmoulins Auteurs et déclarations18 avril 2015 Cacher une erreur médicale quand elle ne nuit pas (Diapositive 7) ne fois de plus, on voit qu’il n’est pas acceptable de cacher une erreur aux Etats-Unis (60 % contre 32% en France), même si elle est sans conséquence, pour les mêmes raisons que celles invoquées précédemment : la crainte de l’attaque en justice et le rapport culturel à la vérité. Les 32% de médecins français qui répondent « non » sont probablement ceux qui pensent que dire la vérité est un moyen de préserver la confiance. Pour certains médecins qui se refusent à révéler une erreur médicale, il y a aussi l’idée de ne pas entacher une relation de pouvoir qui existe toujours, même si elle se perd un peu, notamment chez les médecins plus âgés. Dire la vérité, c’est, pour certains, perdre de son pouvoir. Mais c’est aussi pour d’autres se positionner comme quelqu’un capable de tout dire et de tout entendre. Au final, la vérité peut renforcer le lien et ne pas porter préjudice à la position de pouvoir. Personnellement, je pense que le médecin n’a pas du tout perdu son pouvoir en France et que cela reste un peu une obsession. Dissimuler une erreur quand elle porte préjudice (Diapositive Quand l’erreur porte préjudice au patient, elle reste encore dissimulée en France par 16% des médecins contre 3% aux Etats-Unis. J’ai l’impression qu’en France cette question reste pertinente, que l’erreur porte préjudice ou non au patient. L’erreur n’est souvent pas révélée, et je ne suis pas sûre que l’existence d’un préjudice soit un aspect véritablement discriminant dans cette affaire. Une remarque sur ce résultat : je suis un peu dubitative sur la notion de « médecin européen » ; l’Europe est une construction économique, administrative, mais pas culturelle. | |
| | | marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Re: Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Mer 22 Avr - 12:47 | |
| Mentir ou dire la vérité pour le « bien » du patient ? Dr Catherine Desmoulins Auteurs et déclarations18 avril 2015 Je suis un peu perplexe, sinon sceptique, concernant les réponses des médecins qui se disent peu enclins à prescrire un placebo. On est dans du déclaratif : il est possible que beaucoup ne veulent pas dire qu’ils donnent des placebos. Il faudrait aller beaucoup plus loin sur cette question, et faire préciser de quel type de placebo il s’agit. Ainsi, un placebo pur est un faux médicament fabriqué par le pharmacien contenant des amidons ou des sucres. Cela est devenu rare même si quelques préparations sont encore parfois demandées aux pharmaciens. Le placebo impur, en revanche, est un médicament qui existe sur le marché avec une AMM et qui est prescrit pour une tout autre raison à un patient ; ou bien un médicament dont le médecin pense qu’il ne sert strictement à rien mais qui est prescrit pour rassurer le patient. A titre d’exemple, je citerai les anti-arthrosiques que de nombreux rhumatologues prescrivent à leurs patients, sans être convaincus de leur efficacité, et donc en les considérant comme des placebos en l’absence d’alternative thérapeutique. L’usage de médicaments prescrits pour leurs vertus placebo est une pratique extrêmement courante. L’enquête Medscape ne porte pas sur les pharmaciens mais il y a aussi des pharmaciens qui ont des pratiques de « conseil » qui s’apparentent à la délivrance de placebos. Quand ils proposent des médicaments homéopathiques et qu’ils ne croient absolument pas à leurs effets, on peut considérer que ce sont, de leur point de vue au moins, des conseils de placebos. Rupture du secret médical en cas de mise en danger d’autrui (Diapositive 10) Je suis surprise par la diversité des réponses. Les médecins font comme s’il n’y avait pas de règles de déontologie médicale, ni même de loi sur ce sujet. Or, indépendamment de la loi relative aux droits des malades de 2002, Il est dit, dans le code de déontologie médicale, que le médecin doit informer son malade ; il est dit aussi que, pour des raisons que le médecin apprécie « en conscience », le malade peut être tenu dans l’ignorance d’un diagnostic si c’est « dans son intérêt », mais il est également précisé que, lorsqu’il y a un enjeu pour autrui, dans les cas où l’affection dont le patient est atteint expose les tiers à un risque de contamination, le médecin doit obligatoirement transmettre l’information. | |
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