Bonjour à tous,
Je vous transmet un article de l'institut pasteur de Lille concernant la recherche médicale sur la BPCO.
En espérant que ses essais se concrétisent dans le futur.
Bonne lecture!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie pulmonaire grave pouvant conduire au décès. La BPCO est principalement due à l'exposition chronique à des polluants présents dans l'air (en premier lieu, la fumée de tabac).
En France, plus de 3,5 millions de personnes, soit 7,5 % de la population adulte, sont atteintes de BPCO.
Cette maladie est responsable de 100 000 hospitalisations et 16 000 décès chaque année. Particulièrement touchée, la région Nord-Pas-de-Calais enregistre plus de 2 000 décès par an.
Dans le monde, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à 64 millions le nombre de gens qui souffrent de BPCO en 2004. Plus de 3 millions de personnes sont décédées d’une BPCO en 2005, ce qui correspond à 5 % de l’ensemble des décès survenus dans le monde cette année-là. Près de 90 % des décès par BPCO se produisent dans des pays à revenu faible et intermédiaire.
Selon l'OMS la BPCO deviendra la 3ème cause de mortalité dans le monde en 2030.
Qu’est-ce que la BPCO ?
La BPCO est une maladie pulmonaire inflammatoire qui entraîne une « obstruction » des voies respiratoires. Le calibre des bronches se rétrécit du fait de la présence, en quantité anormale, de sécrétions et de l'épaississement de leurs parois. De plus cette atteinte bronchique s'accompagne d'une destruction lente et progressive des alvéoles (appelée emphysème) où s'effectue les échanges d'oxygène et de gaz carbonique entre le sang et l'air que nous respirons. Cette obstruction et cet emphysème diminuent l’apport en oxygène vers le sang ce qui entraîne une forme plus ou moins importante et continue d'asphyxie de l'organisme.
La BPCO se développe, en général, après 15 à 20 ans d’exposition au tabac (80 à 90 % des patients) ou à un autre polluant aérien, voire à des expositions croisées. Elle se caractérise par l’association d’une bronchite chronique, c'est-à-dire des bronchites à répétition avec toux et crachats au moins 3 mois par an pendant 2 années consécutives (des symptômes somme toute très banals
pour un fumeur), et par une diminution progressive du souffle conduisant à un essoufflement au moindre effort.
Progressivement les activités de tous les jours, comme monter un escalier ou porter une valise, peuvent devenir difficiles. Au stade le plus avancé de la BPCO, le malade devient invalide et doit vivre la plupart du temps sous oxygénothérapie.
Si la BPCO est essentiellement une maladie pulmonaire, cette pathologie est associée à des atteintes plus larges touchant d’autres organes. Les patients BPCO sont beaucoup plus à risque
pour les maladies cardiovasculaires, les maladies métaboliques (diabète), l’ostéoporose et... la dépression.
Les facteurs de risque
Premier responsable de ce « tueur des poumons », le tabagisme est à l’origine de plus de 80 % des cas de BPCO, suivi par les inhalations toxiques d’origine professionnelle (les industries minières ou textiles, la fonderie et la sidérurgie, le bâtiment et les travaux publics et le milieu agricole) ou environnementale.
A niveau d’exposition égal, la femme perd beaucoup plus de fonction respiratoire, a une qualité de vie plus diminuée et un niveau d’essoufflement beaucoup plus important que l’homme.
Les symptômes
Une gêne respiratoire fréquente voire permanente, notamment chez un fumeur, doit être un signe d’alerte. Une simple mesure de souffle et une petite check-list peut déjà permettre un pré-diagnostic qui aura besoin d’être affiné par un pneumologue.
On distingue 4 stades à la maladie :
Stade 1 : BPCO légère
Le souffle est encore peu altéré, mis à part lors d’efforts physiques importants.
Stade 2 : BPCO modérée
Le rétrécissement des voies respiratoires engendré par la BPCO provoque un essoufflement de plus en plus important. Les infections respiratoires ou des bronchites mettent davantage de temps
pour être guéris.
Stade 3 : BPCO sévère
Le malade s’essouffle rapidement, même lors d’efforts minimes. On parle d'handicap respiratoire.
Stade 4 : BPCO très sévère
Les difficultés respiratoires deviennent quotidiennes. On parle alors d’insuffisance respiratoire. Le malade ne peut plus travailler. Il n’arrive plus à monter aisément des escaliers. Il est facilement essoufflé, même dans des activités simples de la vie quotidienne (prendre la douche, s’habiller). Il doit être placé sous oxygénothérapie. L’oxygène lui est administré plus de quinze heures par jour.
La prévention
Supprimer l’exposition si elle est environnementale et surtout arrêter de fumer (tabac et cannabis) sont les principales mesures permettant d'éviter l'apparition ou l'aggravation de la BPCO.
Le Centre de prévention et d'éducation
pour la santé de l'Institut Pasteur de Lille propose des consultations avec des médecins tabacologues
pour aider les personnes qui souhaitent à entamer un seuvrage tabagique.
Les traitements
A ce jour on ne sait pas guérir la BPCO. Les prises en charge tentent de stopper la progression de la maladie et de soulager les symptômes.
A tous les stades de la maladie, l’arrêt du tabac et la prescription d’un bronchodilatateur s’impose mais dès le stade 2, alors que la BPCO est encore considérée comme modérée, une réhabilitation respiratoire peut être bénéfique. A l’image de la réhabilitation cardiaque, cette prise en charge en milieu hospitalier ou ambulatoire, alliant éducation thérapeutique et activité physique adaptée permet de gagner un peu de terrain sur la maladie.
Les vaccins anti-pneumococciques tous les 5 ans et anti-grippaux tous les ans sont aussi un moyen
pour limiter la survenue des bronchites répétées et l’aggravation de la maladie.
Les travaux de recherche de l’Institut Pasteur de Lille
Dans l’équipe « infection pulmonaire et immunité innée » Muriel Pichavant et Philippe Gosset cherchent à comprendre les conséquences de la BPCO sur les défenses pulmonaires et l’impact des infections sur la BPCO. En effet, les patients BPCO développent très fréquemment des bronchites dues à des infections respiratoires qui accélèrent la progression de la pathologie et la détérioration de l'état général du patient. Les chercheurs reproduisent sur des souris de laboratoire les symptômes caractéristiques de la BPCO chez l’homme : le remodelage bronchique et l’inflammation chronique.
« Il est maintenant bien établi que les infections respiratoires et les pathologies chroniques inflammatoires impactent réciproquement les unes sur les autres. Les patients BPCO sont très susceptibles vis-à-vis des infections bactériennes qui, en retour, entraînent une exacerbation de la pathologie », explique Muriel Pichavant.
« Nous avons montré l’impact du stress oxydatif occasionné par la fumée de cigarettes sur le poumon. Le modèle expérimental d'exposition chronique à la fumée de
nous a permis de montrer le rôle d'une sous-population très particulière de cellules "tueuses", les cellules T naturellement cytotoxiques (NKT) impliquées à la fois dans le développement de l’inflammation et les altérations de la fonction respiratoire, poursuit Philippe Gosset. Chez les patients BPCO, nous avons observé une activation importante de ces mêmes cellules NKT grâce à une étude clinique menée avec le CHRU de Lille et le CH de Roubaix ».
Par ailleurs, cette équipe étudie actuellement les facteurs de susceptibilité aux infections respiratoires dans notre modèle expérimental de BPCO afin de comprendre pourquoi ces patients développent des infections à répétition. Le but est de pouvoir stopper la progression de la pathologie.
Ce groupe de recherche mène aussi des collaborations avec d’autres équipes de l’Institut
pour vérifier l’impact de la fumée de cigarettes sur l’immunité des muqueuses ou encore le rôle de la co-infection BPCO-champignons.
Le modèle expérimental de BPCO sert enfin de base
pour développer et tester de nouvelles approches thérapeutiques. Ainsi les souris sont-elles en train de tester,
pour le compte d’un laboratoire pharmaceutique, l’efficacité d’un vaccin visant à renforcer les défenses anti-microbiennes et à limiter la progression de la pathologie. Si les souris réagissent correctement, une première étude clinique humaine pourrait être menée en 2015.