Pollution intérieure, de risquesévitable
Principaux polluants intérieurs et conséquences sur la santé.L’air de nos habitations est pollué, en particulier par des produits toxiques
qui sont irritants, allergènes, voire cancérigènes. Zoom sur la pollution de l’air intérieur. Vous craignez la pollution extérieure et vous pensez être à l’abri chez vous ? Erreur !Toutes les études prouvent que l’air extérieur est au minimum 10 fois plus sain que l’air intérieur !
La principale cause ? L’usage massif de produits toxiques (produits d’entretien et de bricolage, cosmétiques...). Comme nos isolations sont de plus en plus performantes, le renouvellement d’air est limité dans nos intérieurs, ce qui aggrave le phénomène.
Et cela a
des conséquences sur notre santé! Cela va de la simple gêne - irritation des yeux et de la peau,
somnolence, toux – au développement ou à l’aggravation de maladies :
allergies, troubles respiratoires ou neurologiques...
Tout le monde est concerné mais des personnes y sont plus sensibles, c’est le
cas des enfants, personnes immuno déprimées, souffrant de maladies respiratoires chroniques, personnes âgées.
Les principaux polluants intérieurs et leurs effets sur la santé
Acariens, pollens, moisissuresCe sont les polluants biologiques.
Conséquences sur la santé : irritations du nez, de la gorge et des yeux, toux, asthme.
Composés organiques volatils (COV)Ce sont des gaz organiques, des mélanges de gaz ou des gouttelettes minuscules
en suspension dans l’atmosphère issus de nombreux produits d’usage courant : désodorisants, nettoyants ménagers,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], vernis, colles, peintures...
Conséquences sur la santé : irritations de la peau, des muqueuses et du système respiratoire, nausées, fatigue, maux de tête, vomissements, allergies cutanées ou respiratoires.
Dans le cas d’expositions professionnelles, le formaldéhyde ou le benzène peuvent être à l’origine de leucémies ou de cancers
Fibres de carbone/de roche/de verreCes fibres minérales artificielles sont inoffensives lorsqu’elles sont noyées dans une résine ou un ciment mais leurs débris en suspension dans l’air sont nocifs.
Conséquences sur la santé : allergies cutanées ou respiratoires, fibroses du poumon, cancers de la plèvre ou du poumon (exposition à l’amiante).
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)Les HAP sont des contaminants produits par la combustion de matières organiques, dont le bois.
Conséquences sur la santé : la toxicité des HAP est variable. Le benzopyrène est cancérogène.
Monoxyde de carbone Gaz incolore et inodore produit par les appareils à combustion (chaudières,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]...) mal réglés, mal entretenus placés dans une pièce où le renouvellement de l'air est insuffisant.
Conséquences sur la santé : nausées, vomissements, vertiges, pertes de connaissance, coma.
C'est la première cause de mortalité accidentelle par intoxication en France.
Oxydes d’azoteIls sont produits par la combustion du gaz.
Conséquences sur la santé : altération de la fonction pulmonaire, accroissement de la réactivité bronchique et diminution de la résistance aux agents microbiens. De ce fait, les oxydes d’azote favorisent les infections bactériennes chez les enfants et les symptômes d’asthme.
OzoneLes photocopieurs, les imprimantes laser, les purificateurs d’air émettent de l’ozone.
Conséquences sur la santé : toux, altération de la fonction pulmonaire, irritations oculaires et cutanées.
PlombLe plomb peut être présent dans les vieilles peintures, les canalisations d’eau
potable, les plaques d’étanchéité de rebords de fenêtres...
Conséquences sur la santé: intoxication aiguë par le plomb (saturnisme) qui touche surtout les jeunes enfants.
Symptômes : maux de tête, vomissements.
La toxicité chronique est redoutable : anémie, altération de la fonction rénale et diminution des fonctions intellectuelles.
Insecticides, fongicides, bactéricidesTous ces produits que nous utilisons au quotidien pour « assainir » notre intérieur sont dangereux.
Conséquences sur la santé : irritations de la peau, allergies, asthme, maux de tête, insomnies et perturbation endocrinienne avec puberté précoce, diminution du nombre de spermatozoïdes et tendance au diabète....
TabacC'est le principal polluant de nos intérieurs ! La fumée de tabac contient plus
de 4000 substances toxiques. Elle accroît en outre la toxicité des autres polluants de l'air.
Conséquences sur la santé : irritations nez, yeux, gorge de ceux qui sont exposés à la fumée de tabac. En cas d'exposition prolongée au tabagisme passif, risque de cancers du poumon.
Les enfants dont les parents fument ont des infections respiratoires plus fréquente.RadonGaz radioactif émis par les sous-sols granitiques et volcaniques qui s’infiltre dans les habitations à travers les fissures, joints et matériaux poreux.
Conséquences sur la santé : ce gaz est cancérigène (cancer du poumon). Référence à la Lettre du Souffle sur le radon N°64.
Pollution sur les lieux de travailNos locaux professionnels sont pollués eux aussi et nous y passons 8 heures par jour en moyenne.
Les polluants spécifiques dans les bureaux : gaz issus de matériels informatiques comme les scanners, les imprimantes, COV* provenant des cartouches d’encre, colle, revêtements des sols revêtements muraux, meubles en laminé, photocopieurs...
Conséquences : maux de tête, fatigue, difficultés de concentration, allergies... « La pollution sur les lieux de travail est un facteur de risque pour les 2 principales maladies respiratoires chroniques que sont l’asthme et la BPCO.
En ce qui concerne l’asthme, les professions les plus à risque sont la boulangerie, le travail du bois, les professions en contact avec les animaux et, ce qui représente la valeur montante, les personnels du nettoyage.
Pour la BPCO, le facteur de risque majeur est bien sûr le tabagisme.
Les ouvriers de l’industrie lourde (sidérurgie, hauts fourneaux, soudeurs) y sont aussi à risque, comme, de manière paradoxale, les agriculteurs non-fumeurs exposés à des polluants biologiques et chimiques » indique le Pr Charpin.
Bricolez en douceur...Les produits de bricolage (peintures, colles, solvants, papiers peints, nernis...) peuvent dégager des éléments toxiques pendant et après les travaux. Un nouvel étiquetage des produits de décoration et de construction mis en place depuis janvier 2012 vous permet de mieux choisir ceux-ci. Il indique grâce à 4 lettres le niveau d'émission en polluants volatifs des produits de construction et de décoration :
- A+ très faible émissions,
- A : faibles émissions,
- B : moyennes émissions,
- C : fortes émissions
En 2013, cet étiquetage devrait concerner aussi les produits d'entretien, les désodorisants et les équipements électroniques. Attention aux bombes aérosols ! "Chez les personnes qui utilisent un grand nombre d'aérosols ménagers (sprays
nettoyants pour récurer, faire la vaiselle, nettoyer les chaussures, faire briller, faciliter le repassage...), il y a un risque accru d'apparition de maladie asthmatique et de symptômes d'asthme " explique le professeur Isabelle Tillie-Leblond, pneumologue au CHU de Lille.Une étude récente confirme l'association entre un asthme difficile à contrôler et l'exposition aux aérosols ménagers. "Sous cette forme, les produits chimiques toxiques ventilés dans l'air pénétrent beaucoup plus dans les voies aériennes" explique-t-elle. " Se pose aussi la question d'un risque accru d'apparition de BPCO" ajoute le Professeur Isabelle Tillie-Leblond. Son conseil :
préférer les produits ménagers sous forme de liquide, à ne pas mélanger, en particulier pour ceux qui ont un risque d'asthme ou une maladie bronchique avérée. Pollution intérieure : comment se protéger ?
Heureusement,la pollution intérieure n’est pas une fatalité. Il existe des gestes
simples à effectuer pour diminuer la quantité de polluants. Les bons gestes à avoirLe premier geste pour limiter la pollution intérieure est l’aération : aérez chaque jour en ouvrant les fenêtres dix minutes au minimum. Cela permet de renouveler l’air intérieur et de réduire la concentration des polluants dans les logements. Il faut aussi aérer
après des activités qui créent de l’humidité (douche, cuisine...) après utilisation de produits chimiques…
Le deuxième geste anti pollution est la ventilation qui permet de renouveler l’air de façon permanente.
Deux sortes de ventilation sont possibles : naturelle avec des bouches et des grilles d’aération, ou mécanique avec un système électrique de renouvellement de l’air (ventilation mécanique contrôlée).
D’autres gestes pour limiter la pollution intérieure :
- Choisissez des produits écologiques pour le bricolage, l’entretien de la maison, les cosmétiques...
- Préférez des produits sans émission de COV* ou à faible émission de COV*.
- Évitez les déodorants d’ambiance, les insecticides et bactéricides domestiques, les purificateurs d’air.
- Maintenez une température de 18 à 20° maximum et un niveau d’hygrométrie idéal (40 à 60% à l’hygromètre).
Nos défenses respiratoires contre les polluantsNotre système respiratoire possède des moyens de défense diversifiés et sophistiqués pour se défendre contre les polluants : le nez agit comme un filtre lors de l’inspiration, l’air inspiré est humidifié et dépoussiéré.
Cela bloque la majorité des grosses particules polluantes.
Les voies aériennes (trachée, bronches, bronchioles) sont tapissées de cellules ciliées et de mucus. Le mucus capte les micro-organismes et les particulesinhalées et le mouvement des cils vibratiles remonte le mucus et les micro-organismes et particules inhalées vers le nasopharynx. Ils ont ensuite éliminés vers l’estomac.
Cet escalier mucocilié est un des principaux moyens de défense de nos poumons. Dans les alvéoles pulmonaires, enfin, des macrophages détruisent les particules qui ont réussi à traverser les premiers mécanismes de défense. Cependant, ces moyens de défense peuvent être insuffisants lorsque l’agression est importante ou lorsque celle-ci a
lieu sur un organisme dont les mécanismes de défense sont encore peu développés ou altérés. En outre, certains polluants comme les fibres minérales arrivent à pénétrer facilement dans les voies respiratoires.
Femmes enceintes et bébés des précautions particulièresL'exposition a des produits d'entretien, de bricolage, des cosmétiques, des meubles
en bois agglomérés ou vernis est particulièrement nocive chez les femmes enceintes (les substances chimiques peuvent traverser la barrière placentaire) et les nourrissons (les produits toxiques peuvent passer dans le lait maternel).Les conseils à suivre pendant la grossesse et la période d'allaitement :
- Limitez
l'utilisation de produits d'entretien et utilisez de préférence des produits naturels (biocarbonate de soude, vinaigre d'alcool...)
- Evitez
de faire des travaux et de meubler la chambre du bébé dans les deux mois avant la date prévue d'accouchement. Pensez à aérer chaque jour après les travaux et en cas de stockage et montage de nouveaux meubles.
- N'utilisez
pas de bougie parfumée, d'encens, de parfum d'intérieur.Utilisez le moins possible de cosmétiques, évitez les parfums et les teintures pour cheveux.
Agissez sur les sources de pollution ! Aérer et ventiler permettent de diluer les polluants intérieurs mais cela ne les élimine pas. Il faut agir directement sur les sources de pollution.
Quelles sont les sources de pollution chez vous et les moyens d’y remédier ? Suivez le guide !Habitez-vous dans une zone à forte concentration en radon (Auvergne, Limousin, Corse, Franche Comté, Bretagne) ?Si oui, mesurez le radon à l’aide d’un dosimètre et agissez selon le taux trouvé :
- En-dessous de 400 Bq/m3, la solution est l’aération
- Entre 400 et 1 000 Bq/m3, il faut faire des travaux simples pour améliorer la ventilation et éviter que le radon pénètre dans l’habitation : colmater les fissures sur le sol et es murs.
- Si la mesure est supérieure à 1 000 Bq/m3, cela nécessite des travaux plus importants, comme poser une membrane sous la dalle de béton, installer un extracteur d’air dans le vide-sanitaire...
Avez-vous remarqué des moisissures sur vos murs et plafonds ? Si oui, il faut chercher la cause : dégâts des eaux, infiltrations, remontées d’humidité par le sol, ponts thermiques (zones de forte déperdition thermique où l’humidité peut se condenser) ou activités produisant beaucoup d’humidité : douche/bain, cuisine, séchage du linge...
Faites intervenir un professionnel du bâtiment si vous observez des infiltrations ou remontées d’eau par le sol. Pour produire moins d’humidité, mettez des couvercles sur les récipients ou activez la hotte aspirante quand vous cuisinez, aérez après avoir pris un bain ou une douche, et aérez bien la pièce dans laquelle le linge sèche. Nettoyez
les moisissures avec une éponge imbibée d’eau de javel, laissez agir 24h puis lessivez.
Avez-vous de la moquette et/ou des tapis ?Si oui, attention aux acariens ! Une grande quantité de moquettes, tentures, tapis favorise en effet l’accumulation de poussières donc la présence d’acariens.
La solution ? Passez régulièrement l’aspirateur (en changeant souvent les sacs), aérez la literie,
lavez souvent les draps, couettes, rideaux, enveloppez la literie d’une housse
anti-acariens , demandez à votre médecin l’intervention à votre domicile d’un «
Conseiller habitat-santé » ou «
conseiller en environnement intérieur » qui fera un état des lieux et vous proposera des mesures correctives appropriées.
A savoir : les aspirateurs équipés de filtres HEPA (Haute Efficacité pour les Particules Aériennes) sont les plus efficaces !Utilisez-vous de grandes quantités de produits d’entretien, bougies parfumées, produits cosmétiques...? Si oui, réduisez le nombre de produits utilisés et leur quantité,
aérez très largement pendant et après les activités de ménage, évitez les parfums d’intérieur, bougies parfumées, les sprays qui contiennent des substances chimiques nocives.
Avez-vous des animaux domestiques ?Si oui, limitez la circulaton de vos animaux, pour diminuer la présence d’allergènes d’animaux, notamment dans les chambres, lavez-les régulièrement et brossez-les à l’extérieur de préférence.
Avez-vous des appareils à combustion (gaz, pétrole, charbon, bois...) ? Si oui, faites vérifier chaque année avant le début de l’hiver les appareils à combustion et les installations par un professionnel.
Évitez d’utiliser les chauffages d’appoint combustibles mobiles en continu.