Don d'organes : ce qui va changer au 1er janvier 2017
Par franceinfo, Cécile Mimaut – Radio France
Mis à jour le 21/11/2016 | 18:43 – publié le 21/11/2016 | 18:43
Qu’est-ce que le principe du "consentement présumé", qui prévaut en France en matière de don d’organes ? Comment exprimer son refus ? Quel rôle laisser à ses proches après son décès ? Autant de questions qu’il est préférable de se poser de son vivant, rappelle
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui mène depuis samedi 19 novembre et jusqu’au 4 décembre une nouvelle campagne nationale d’information sur le don d’organes et de tissus. Spot radio, campagne d’affichage, vidéo à l’attention des 15-25 ans à partir du 26 novembre, guide du don d'organes... autant de supports qui doivent permettre de sensibiliser le grand public à une législation encore mal connue et qui évolue.
Tous les Français sont présumés consentants
Il n’existe pas en France de registre du "oui", autorisant le prélèvement de ses organes ou tissus après la mort. D’après une loi de 1976, c’est en effet le principe du consentement présumé qui prévaut, au nom de la solidarité nationale. Un principe qui s'applique toujours aujourd’hui dans
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Chacun de nous est donc un donneur d’organes présumé, sauf s’il exprime son refus de son vivant. Comment ? En s’inscrivant le registre national des refus. Il s’agit d’un formulaire à remplir et à retourner par courrier à l’Agence de la biomédecine.
Exprimer son refus devient plus simple
A partir du 1er janvier, les possibilités d'exprimer son refus du don d'organes seront élargies avec la possibilité de s'inscrire
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] – et non plus seulement par courrier – au registre national des refus, et celle de confier sa décision à un proche, soit par écrit, soit de vive-voix. Dans ce dernier cas,
"il sera demandé de retranscrire par écrit les circonstances précises de l’expression de ce refus et au proche qui l’a fait connaître de signer cette retranscription", précise l’Agence de la biomédecine.
L'inscription sur le registre des refus lèvera l'incertitude
"Plus de 80% des Français sont favorables au prélèvement et à la greffe", rappelle le professeur Bastien, de l’Agence de la biomédecine, invité sur franceinfo le 19 novembre. Sauf qu'ils sont peu à le faire savoir autour d'eux
. Et l'inverse est souvent vrai aussi.
"On demande à ceux qui sont opposés de le traduire de façon claire, pour que la famille n'aie pas de décision à prendre", explique-t-il, tout en soulignant que
"la modalité la plus pratique, c'est de s'inscrire sur le registre". Selon lui,
"le registre du refus et la simplification devraient permettre de faire baisser le taux de refus, Cela permettra aussi de réduire cette période d'incertitude douloureuse pour les proches au moment du décès", poursuit-il.
A partir de 2018, l’accord de la famille ne sera plus obligatoire
Faire connaître son opposition au don d’organes de son vivant est d’autant plus important qu’un amendement au projet de loi Santé de Marisol Touraine, adopté par l’Assemblée nationale en avril 2015,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à partir de 2018. La famille du défunt ne devrait donc théoriquement plus pouvoir s’y opposer dès lors que leur proche n’a pas fait connaître son opposition de son vivant.
Le registre des refus compte aujourd'hui 150 000 inscrits. En 2015, 5 746 greffes ont été réalisées en France pour plus de 21 500 patients toujours en attente d’un donneur.