[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] «L'année dernière, j'ai eu en consultation une patiente qui avait fait une crise d'asthme sévère après un barbecue chez des amis. Depuis des années, elle était allergique aux graminées sans être véritablement gênée par son rhume des foins qu'elle traitait avec des antihistaminiques. Mais au cours de cette journée, les champs voisins étaient en train d'être moissonnés et elle a été exposée...
Une simple rhinite allergique augmente le risque de devenir asthmatique.
«L’année dernière, j’ai eu en consultation une patiente qui avait fait une crise d’
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] sévère après un barbecue chez des amis. Depuis des années, elle était allergique aux graminées sans être véritablement gênée par son rhume des foins qu’elle traitait avec des antihistaminiques. Mais au cours de cette journée, les champs voisins étaient en train d’être moissonnés et elle a été exposée massivement aux pollens de graminées. Ce qui a provoqué cette crise», raconte le Dr Madiha Ellaffi, pneumologue allergologue à Albi.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], la spécialiste vient nous rappeler qu’une banale
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] peut se transformer en maladie beaucoup plus handicapante.
- Citation :
- «Une rhinite allergique, même légère, mérite une consultation chez le médecin traitant, qui orientera si besoin vers un allergologue»
Dr Jean-François Fontaine, allergologue à Reims et président de l’Association nationale de formation continue en allergologie
Les chiffres parlent d’eux-mêmes:
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Pourtant, cette pathologie est jugée bénigne par les malades eux-mêmes, qui oscillent entre négligence, résignation et fatalisme. «Ce n’est rien, j’ai toujours le nez qui coule à cette période de l’année…» «Ça va passer…» Résultat: quatre Français sur dix pensent qu’«il faut apprendre à vivre avec l’allergie car cela ne se soigne pas», selon un sondage Ifop.
Principale conséquence de ce déni, les personnes souffrant de rhinite allergique vont mettre en moyenne sept ans avant de consulter un médecin. Or, même un «banal» rhume des foins, lorsqu’il n’est pas pris en charge, peut sérieusement altérer la qualité de vie et avoir des répercussions parfois inattendues. Ainsi, les adolescents entre 15 et 17 ans souffrant de rhinite échouent bien plus souvent aux examens que les adolescents non allergiques, selon une étude menée en Grande-Bretagne en 2008. Les épreuves se déroulent en effet en pleine saison pollinique. Et avoir le nez bouché et les yeux qui coulent ne favorise ni le sommeil ni la concentration!
«Une rhinite allergique, même légère, mérite une consultation chez le médecin traitant, qui orientera si besoin vers un allergologue», insiste le Dr Jean-François Fontaine, allergologue à Reims et président de l’Association nationale de formation continue en allergologie. Outre les antihistaminiques et les corticoïdes pour le nez, qui vont prendre en charge les symptômes, quelques mesures préventives sont à mettre en œuvre pour éviter, autant que possible, les pollens. «Ouvrir les fenêtres le matin très tôt ou alors le soir, lorsqu’il y a moins de pollens dans l’air, ne pas faire sécher ses draps dehors, se passer sous la douche le soir pour éliminer les pollens des cheveux et du corps sont autant de précautions à prendre pour toute personne allergique aux pollens», explique le Dr Madiha Ellaffi. Les pics de pollution rendant les pollens plus allergisants, pendant ces périodes, le sport à l’extérieur est également à éviter…
- Citation :
- «L’immunothérapie spécifique est efficace notamment sur les pollens de graminées, de bouleau ou encore de cyprès»
Pr Antoine Magnan, chef du service de pneumologie au CHRU de Nantes
Pour les rhinites les plus handicapantes, l’immunothérapie spécifique (ou désensibilisation) permet de rééduquer le système immunitaire. La technique consiste à administrer des doses progressives d’allergènes, pendant au moins trois ans, pour habituer le système immunitaire à les tolérer. «Actuellement, l’immunothérapie spécifique est efficace notamment sur les pollens de graminées, de bouleau ou encore de cyprès», souligne le Pr Antoine Magnan, chef du service de pneumologie au CHRU de Nantes et auteur d’Asthme et allergies. 100 questions-réponses (Éditions Ellipses). Désensibiliser permettrait également de diminuer le risque de passage de la rhinite à l’asthme, comme l’a démontré l’étude PAT, menée chez des enfants désensibilisés aux pollens de graminées. «Le nombre d’enfants qui développaient un asthme dans les dix ans était divisé par deux lorsqu’ils avaient été désensibilisés», précise le Pr Antoine Magnan.
Chez les asthmatiques,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], avec pour objectif la diminution des crises d’asthme et de la consommation des corticoïdes. Quatre asthmatiques sur cinq sont en effet porteurs d’une rhinite susceptible de dégrader la stabilité de leur asthme. «Mais l’arrivée des pollens ne va pas forcément entraîner une crise d’asthme. Sauf si vous tondez la pelouse en plein mois de juin alors que vous êtes allergiques aux graminées…», rassure le Pr Antoine Magnan.
À condition, toutefois, de suivre son traitement de fond! Or, dans l’asthme, un patient sur deux ne prend pas son traitement de fond et six asthmatiques sur dix ne sont pas contrôlés, rappelle l’Assurance-maladie, qui vient de lancer une application, Asthm’Activ, destinée à aider les asthmatiques à gérer leur maladie.