Respirer un air pollué serait aussi nocif que fumer un paquet de cigarettes par jour
• Les résultats sont fondés sur une enquête de 18 ans menée auprès de près de 7 000
• La pollution atmosphérique, notamment la pollution à ozone qui s'amplifie sous l'effet du réchauffement climatique, contribue à augmenter le nombre d'emphysèmes pulmonaires, alerte une nouvelle étude.
Publiée dans la revue JAMA et dirigée par des scientifiques des universités américaines de Columbia, Buffalo (New York) et de Washington, cette nouvelle étude réalisée à grande échelle mentionne un lien direct entre les majeures sources de pollution de l'air et un nombre accru d'emphysèmes pulmonaires.
L'emphysème pulmonaire est une maladie chronique qui provoque la destruction des parois des alvéoles pulmonaires (poches d'air qui prolongent les voies respiratoires). Selon les auteurs de l'étude, une exposition à long terme à la pollution atmosphérique reviendrait à fumer un paquet de cigarettes par jour pendant 29 ans.
"Nous avons été surpris de constater à quel point l'impact de la pollution de l'air sur la progression de l'emphysème lors des scintigraphies pulmonaires était aussi important que les effets du tabagisme, qui est de loin la cause la plus connue de l'emphysème", a déclaré le Dr Joel Kaufman, co-auteur principal de cette étude et professeur à l'université de Washington.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont réalisé une étude longitudinale de 18 ans menée de 2000 à 2018 auprès de 6814 adultes dans six grandes villes des États-Unis : Chicago, Winston-Salem, N.C., Baltimore, Los Angeles, St. Paul, Minnesota et New York.
L'ozone troposphérique continuera d'augmenter à mesure que les températures augmenteront avec les changements climatiques
Les scientifiques présentent un examen détaillé à partir de mesures précises de l'exposition à la pollution atmosphérique, prises au fil des ans dans les villes américaines concernées. L'emphysème a été mesuré à partir de scanners des poumons des individus étudiés, qui ont également passé plusieurs tests de fonction pulmonaire pour mesurer la vitesse et la quantité d'air inspiré et expiré.
Les résultats montrent que l'ozone troposphérique, généré par les émissions des voitures et des industries, a augmenté. "L'ozone troposphérique continuera d'augmenter à mesure que les températures augmenteront avec les changements climatiques", estime le Dr Graham Barr, professeur à l'école de médecine de Columbia, qui a participé à l'étude.
"Ces résultats sont importants puisque les niveaux d'ozone troposphérique augmentent et que la quantité d'emphysème prédit l'hospitalisation et les décès dus aux maladies pulmonaires chroniques", ajoute le médecin.