Insuffisance respiratoire chronique Quels examens ? C’est la mesure des
gaz du sang artériels en air ambiant, répétée dans le temps (pour confirmer le caractère
chronique) qui pose le diagnostic. C’est une prise de sang faite dans
une artère (généralement l’artère radiale au poignet). Elle permet de
confirmer et de quantifier le degré d’hypoxémie (la PaO2), c'est-à-dire
le manque d’oxygénation du sang. Elle permet aussi de montrer
l’existence ou non d’une hypercapnie (la PaCO2), c'est-à-dire la
surcharge du sang en dioxyde de carbone (CO2).
Les
explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) participent également au suivi de la maladie. L’examen consiste à
souffler dans un appareil qui enregistre les volumes expirés et permet
d’évaluer les caractéristiques respiratoires du malade : la capacité
pulmonaire totale (CPT), le volume expiratoire maximal par seconde
(VEMS), la capacité vitale (CV).
L’
épreuve de marche de 6 minutes permet de dépister
les désaturations en oxygène à l’effort et de quantifier le handicap
respiratoire, c’est à dire le retentissement de l’insuffisance
respiratoire sur l’autonomie.
L’
imagerie pulmonaire (radio standard et scanner) permet de suivre les lésions pulmonaires à l’origine de la maladie.
Un
examen cardiologique complet (échographie cardiaque et électrocardiogramme) vient généralement compléter le bilan afin de rechercher le retentissement cardio-vasculaire de l’IRC.
Insuffisance respiratoire chronique Quels traitements ? Le traitement de l’IRC comprend :
- L’arrêt du tabac (+++) : c’est évidemment le
traitement central sans lequel il serait illusoire d’imaginer une
amélioration de l’état clinique et donc de l’essoufflement.
- Le traitement spécifique de la maladie respiratoire causale
- La prise en charge spécifique de l’insuffisance respiratoire chronique :
- arrêt des médicaments dépresseurs respiratoires : anxiolytiques, hypnotiques, etc…
- amélioration de la fonction respiratoire par kinésithérapie
respiratoire voire réhabilitation respiratoire en centre spécialisé afin
de limiter au mieux le handicap.
- Oxygénothérapie longue durée avec nécessité d’un
apport d’oxygène au moins 15 heures par jour : ceci passe par la mise en
place à domicile d’un extracteur d’oxygène à partir de l’air ambiant
avec possibilité de déambuler à l’aide de bouteilles d’oxygène
transportables à l’autonomie limitée.
Le traitement passe aussi par la prévention des facteurs associés :
- Vaccination contre le pneumocoque et vaccination antigrippale afin de prévenir les épisodes d’insuffisance respiratoire aiguë
- Traitement d’une pathologie cardiaque associée
- Traitement de la dénutrition souvent associée
Le traitement comprend aussi des démarches sociales telles que la mise en invalidité et le statut de travailleur handicapé.
Insuffisance respiratoire chronique Quelle évolution et quelles complications ? L’insuffisance respiratoire chronique est à l’origine de deux types de complications majeures :
- Les poussées d’insuffisance respiratoire aiguë qui peuvent être très graves et potentiellement mortelles
- Le retentissement cardiaque de type hypertension
artérielle pulmonaire (HTAP) et insuffisance cardiaque droite qui sont
des facteurs péjoratifs de la maladie.
Il existe d’autres complications telles que :
- La polyglobulie, c'est-à-dire l’augmentation du nombre de
globules rouges circulants : en effet, pour compenser le manque
d’oxygène, la moelle osseuse fabrique plus de globules rouges pour
optimiser le transport de l’oxygène vers les organes.
- Une diminution des facultés intellectuelles
- Des troubles de l’humeur
Cependant, la principale complication de l’IRC reste le
handicap respiratoire majeur souvent associé à une
dégradation majeure de la qualité de vie et à une
perte d’autonomie majeure
nsuffisance respiratoire chronique Quel spécialiste est concerné ?Le spécialiste concerné est le
pneumologue qui
souvent a suivi la maladie respiratoire pendant de nombreuses années
avant qu’elle n’atteigne le stade d’insuffisance respiratoire chronique.
C’est le pneumologue qui pose le diagnostic d’insuffisance respiratoire
chronique et qui prescrit l’oxygène à domicile.
Cependant, les patients atteints d’insuffisance respiratoire
chronique bénéficient d’une prise en charge pluri-disciplinaire faisant
intervenir le pneumologue, le médecin traitant, le kinésithérapeute, le
prestataire de service responsable de l’oxygène à domicile, les
assistantes sociales.