Il y a de plus en plus de preuves que l’exposition aux microparticules (PM 2.5), qu’elle soit aiguë ou chronique, accroît la mortalité cardiovasculaire. Une nouvelle étude démontre maintenant que même pour les personnes n’ayant jamais fumé, la pollution aux particules PM 2,5 augmente de 20% le risque de mourir d’un cancer des poumons. Environ 14 non fumeurs sur 100 000 souffriront un jour d’un cancer des poumons : réduire la pollution automobile, en particulier celle causée par les moteurs diesels, devrait être une priorité.
Les particules PM 2,5 sont produites par des combustions incomplètes, en particulier par l’automobile et surtout par les moteurs diesels : ce sont des hydrocarbures imbrûlés qui sont émis par les pots d’échappements et vont rester en suspension dans l’air, avant qu’un être humain ne les respire. Plus de 12 tonnes de particules PM 2,5 sont émises chaque années en France. D’autres sources existent comme l’utilisation du bois de chauffage ou les centrales au charbon (peu utilisées en France). Une étude menée en Chine, où les participants se chauffaient au charbon et au bois, provoquant une invasion massive de PM2,5 dans l’atmosphère des logements a retrouvé ce lien entre PM2,5 et cancer des poumons.
Les scientifiques ont comparé, en fonction des niveaux d’expositions aux microparticules PM 2,5, que ce soit à leur domicile ou au travail, le risque des personnes les plus exposées et celui des personnes les moins exposées, d’être atteint d’un cancer des poumons. Ils ont également pris en compte les autres facteurs de risque connu d’un cancer des poumons comme l’existence à un tabagisme passif, l’exposition à des sources de radon, une substance radioactive.
Au cours des 26 années de suivi, 1 100 personnes non fumeuses ont développé un cancer des poumons. Le risque de cancer des poumons est bien plus élevé en fonction qu’augmentent les concentrations de microparticules PM2,5 : pour chaque augmentation de 10 µg/m3 en concentration des particules 2,5 dans l’air ambiant, la mortalité par cancer des poumon s’accroit de 15 à 27% chez ceux qui respirent cet air pollué. Le risque de développer un cancer du poumon du fait de la pollution essentiellement liée aux voitures et aux camions est identique chez l’homme et chez la femme, mais est encore plus élevé chez les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) faible ou chez ceux ayant une maladie respiratoire chronique (asthme..).C’est un nouvel argument pour que les niveaux autorisés des polluants soient aussi bas que possible a commenté le Professeur Francine Laden, de l’université de Harvard. Les cancers du poumon chez les non fumeurs sont la sixième cause de cancer (chiffres US) : 14 à 21 femmes non fumeuses sur 100 000 et 14 hommes non fumeur sur 100,000 souffriront d’un cancer des poumons.
Parmi les mesures qui réduiraient le niveaux de particules PM 2,5 figure la suppression du diesel, une énergie subventionnée qui pollue plus que l’essence et émet en plus grand nombre des hydrocarbures imbrûlés. Ne pas agir politiquement c’est laisser des milliers de cancers survenir dans les années à venir chez des personnes non fumeuses.