Comment limiter la pollution intérieure en période de confinement
Passer ses journées à l’intérieur, ce n’est pas toujours évident. Alors autant s’assurer que l’air que nous respirons soit le plus propre possible. Bruno Tudal, conseiller médical en environnement intérieur, nous a donné des conseils à suivre, et des pièges à éviter.
Comment limiter la pollution intérieure en période de confinement
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Sommaire
Aérer matin et soir
Eviter les polluants
Prudence avec l’eau de Javel
Réduire le tabac
Poursuivre son traitement
Qu’on le veuille ou non, qu’il soit grand ou petit, qu’il soit surpeuplé ou désespérément vide, notre logement est désormais le seul lieu où nous pouvons passer nos journées. C’est le principe du confinement. Et puisque l’objectif de cet isolement est de protéger la santé du pays, et la nôtre, pourquoi ne pas en profiter pour vérifier nos réflexes en matière de qualité de l’air intérieur.
Aérer matin et soir
Pour Bruno Tudal, conseiller médical en environnement intérieur (CMEI), cogérant de l’entreprise Biodiv'AirSanté France, et vice-président de l’association de promotion de la qualité de l’air intérieur (APQAI), la meilleure habitude à prendre reste d’aérer son logement. Ce geste, déjà recommandé en temps normal, devient encore plus important pendant le confinement.
"Il faut aérer, si possible, 10 à 15 minutes tôt le matin, et 10 à 15 minutes avant d’aller se coucher le soir, pour passer une
", rappelle-t-il.
En effet, le manque d’oxygène dans une pièce rend nos nuits plus difficiles d’un point de vue respiratoire. "En ce moment, vous pouvez même aérer deux fois le matin et deux fois le soir." La diminution de la circulation a réduit la pollution dans l’air, alors autant en profiter !
Vous voulez aérer également en journée ? Attention aux risques de pollens allergisants. Vérifiez la situation de votre région sur le site Pollens.fr et n’oubliez pas que ces particules circulent dans l’air avec la chaleur, dont plutôt en milieu de journée.
Eviter les polluants
Soyez également vigilant, lorsque vous voulez assainir votre intérieur, à ne pas tomber dans les pièges des produits polluants. Produits ménagers, spray désodorisants, huiles essentielles pulvérisées, bougies parfumées, encens et papier d’Arménie sont à bannir. Toutes les microparticules qui restent dans l’air vont irriter les voies respiratoires et favoriser les crises d’asthme.
Bruno Tudal précise : "Le plus important, c’est d’avoir un air pur, qui ne soit pas surchargé en substances inutiles." Si vous tenez vraiment à parfumer une pièce, versez 2-3 gouttes d’huile essentielle dans une coupelle d’eau, évitant ainsi toute suspension de particule dans l’air.
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Prudence avec l’eau de Javel
Vous avez envie de nettoyer et de désinfecter votre intérieur pour éloigner le virus ? N’ayez pas pour autant la main lourde avec l’eau de Javel. Diluez 10% du produit dans de l’eau froide, et appliquez ce mélange sur les surfaces que vous voulez nettoyer avec une lingette, puis rincez. Evitez de pulvériser ce produit ou de l’utiliser avec de l’eau chaude, car l’évaporation le rend totalement inefficace. "Soyez raisonnable dans votre utilisation, car si l’odeur est parfois rassurante, une dose trop élevée peut devenir irritante et provoquer des problèmes de santé sur le long terme", indique l’expert.
Réduire le tabac
Vous pensez que le fait de vous pencher à votre fenêtre pour griller une
suffit à protéger les personnes qui partagent votre logement ? Malheureusement, ce n’est pas le cas. La fumée trouve souvent un chemin pour rentrer à l’intérieur, et les fumeurs continuent à dégager des substances nocives autour d’eux, même après avoir éteint leur
. Pour Bruno Tudal, "c’est le moment idéal pour essayer d’arrêter ou de réduire sa consommation de tabac. Si c’est trop difficile, la
électronique peut être envisageable, même si elle n’est pas parfaite."
Poursuivre son traitement
Enfin, l’expert en environnement intérieur déplore une mauvaise information des professionnels de santé concernant les traitements des personnes souffrant d’allergie respiratoire ou d’asthme. "Tant qu’on ne présente pas de symptômes du coronavirus, on poursuit son traitement. N’arrêtez pas par prévention, au risque de provoquer une crise et de devoir vous rendre aux urgences." Les hôpitaux sont déjà surchargés, autant éviter d’en rajouter.