Faire bouger les patients atteints de BPCO
Faire bouger les patients atteints de BPCO, si peu que ce soit
Publié le 12/09/2013 | 1 réaction Partager sur Twitter Partager sur Facebook Imprimer l'article Envoyer à un confrère Réagir à l'article Enregistrer dans ma bibliothèque Reduire Agrandir
Un mode de vie sédentaire est néfaste pour la santé que ce soit dans la population générale mais également chez les patients atteints de bronchique chronique obstructive (BPCO). De plus en plus d’études soulignent en effet le lien entre un faible niveau d’activité physique et un risque accru d’hospitalisation ou de décès en rapport avec l’atteinte respiratoire. Pour mieux comprendre et évaluer cette dimension dans la BPCO, une équipe de chercheurs a comparé les niveaux d’activité physique d’un groupe représentatif de patients à un groupe témoin.
Les sujets sont issus del’enquête de la National Health and Nutrition réalisée entre 2003 et 2006. Cette enquête s’est composée d’entrevues menées au domicile des participants afin de recueillir les caractéristiques cliniques et des informations socio-démographiques. L'activité physique a été mesurée par accélérométrie uni-axiale. Le dispositif était placé au niveau de la ceinture (hanche droite) sur une durée de 7 jours, avec comme consignes de le retirer la nuit ou lors d’activités aquatiques. Les données des accéléromètres ont ensuite été recueillies lors de la visite des sujets à l’un des centres mobiles équipés.
Le groupe BPCO est constitué de 224 patients et le groupe de contrôle de 1 386 sujets. La moyenne d'âge du groupe BPCO est de 70,05 ans contre 69,21 dans le groupe contrôle (NS). Les sujets masculins représentent 50,9 % du groupe BPCO contre 64,3 % du groupe contrôle (p<0,005). Les personnes atteintes de BPCO sont principalement des Blancs non-hispaniques. Des différences significatives ont été trouvées entre les 2 groupes concernant la situation professionnelle (plus d’arrêt de travail ou de retraités dans le groupe BPCO), le tabagisme et le nombre de comorbidités (plus fréquents dans le groupe malade).
Les personnes atteintes de BPCO sont moins actives physiquement que les sujets du groupe contrôle, que le niveau d’activité soit léger (249,52 minutes/ jours contre 288,06 min/j [p<0,05]) ou modéré (6,36 min/j contre 12,21 min/j ; p<0,05). L'âge, le sexe, la race, le niveau d'éducation, le statut de travail, la dyspnée, l’état de santé autodéclaré et l'indice de masse corporelle sont
associés de façon significative avec l’augmentation de la sédentarité ou la réduction de l’activité physique (analyse par régression linéaire).
Cette enquête peut sembler, à première vue, enfoncer des portes ouvertes : en effet, elle confirme assez logiquement que lorsque l’on est malade et essoufflé, on est moins actif physiquement. Pourtant, le point intéressant concerne l’activité physique légère, importante dans la dépense énérgétique quotidienne et pour la condition musculaire. Cette activité est diminuée chez les BPCO alors qu’elle reste probablement supportable d’un point de vue physiologique. Il faut donc faire prendre conscience à nos patients BPCO qu’ils peuvent « bouger plus » même légèrement.
Dr Béatrice Jourdain