Cancer du poumon : le traitement de 1ère ligne des tumeurs ALK en pleine évolution
par le Dr Denis Boucheny
Dans le cancer du poumon, le céritinib se montre plus efficace que la chimiothérapie dans le traitement de première ligne des CBNPC de stade avancé avec réarrangement ALK.
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Publié le 03.05.2017 à 15h26
Les cancers du poumon avec réarrangement de ALK, qui représentent environ 5 % des adénocarcinomes métastatiques, sont maintenant traités en première ligne avec le crizotinib, un inhibiteur de tyrosine kinase (TKI) par voie orale. Dans une étude de phase 3 (PROFILE 1014), cette thérapie ciblée a en effet montré une meilleure efficacité que la chimiothérapie par sels de platine avec une augmentation de la survie sans progression. Le crizotinib est donc devenu le nouveau standard de traitement.
Cependant, son effet a une durée limitée car une résistance survient après environ un an. Un inhibiteur de tyrosine kinase de deuxième génération, le céritinib, est alors donné aux patients avec une efficacité significative en cas d’échec du crizotinib.
Bénéfice significatif
Dans l’
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui vient d’être publiée dans le Lancet, le céritinib a été comparé en première ligne de traitement à une chimiothérapie par sels de platine, soit l’ancien standard de traitement avant l’avènement du crizotinib. Dans cette étude randomisée de phase 3 en ouvert, 376 patients avec un CBNPC avec réarrangement de ALK de stade IIIB/IV n’ayant pas encore été traités ont reçu soit 750 mg par jour de céritinib, soit une chimiothérapie.
Les résultats montrent un net bénéfice avec le traitement ciblé. La survie sans progression médiane est de 16,6 mois versus 8,1 mois avec la chimiothérapie (HR = 0,55, p < 0,00001). Cette efficacité est obtenue au prix d’effets indésirables gastro-intestinaux fréquents (nausées, vomissements, diarrhées, élévation des enzymes hépatiques) nécessitant une interruption ou une réduction des doses chez 80 % des patients.
Un comparateur qui date
Le céritinib s’avère donc supérieur à la chimiothérapie en première ligne. Cependant, cette dernière n’est plus le standard de traitement chez les patients concernés, elle a été supplantée par le crizotinib, et l’étude ASCEND-4 n’a pas été conçue pour comparer les deux inhibiteurs de tyrosine kinase.
Les résultats d’un essai clinique de phase 3 (ALEX) comparant en première ligne le crizotinib à l’alectinib, un TKI de nouvelle génération, sont attendus en juin prochain au congrès américain d’oncologie et devraient conduire à un nouveau changement de la stratégie de traitement du CBNPC avec réarrangement de ALK.