Les complications
Les complicationsLe rejet aigu Le rejet aigu n'entraîne que rarement des complications
importantes mais peut cependant se solder par une perte de fonction respiratoire
irréversible.
Le rejet chronique :la bronchiolite oblitérante.Plus préoccupante, la bronchiolite oblitérante est un syndrome de
dysfonctionnement chronique et progressif du greffon. Ce syndrome se caractérise
par une dégradation irréversible de la fonction respiratoire avec apparition
d'un déficit respiratoire progressif pouvant mener à l'insuffisance respiratoire
chronique. Cette complication est observée selon les études chez 35 à 65% des
patients 5 ans après la greffe.
Le traitement de la bronchiolite oblitérante consiste le plus souvent en une
modification de l'immunosuppression.
Certains patients peuvent être stabilisés grâce à l'administration
intraveineuse ponctuelle d'anticorps antilymphocytaires ou à une irradiation
lymphoïde totale qui vise à détruire les lymphocytes matures présents dans les
chaînes ganglionnaires le long du greffon pulmonaire et au niveau de la
rate.
D'autres patients bénéficient d'un traitement par azythromycine (Zithromax
)
en prévention.
Tous les facteurs de risque non immunologiques qui peuvent être traités
doivent l'être de manière agressive. Cependant la réponse du syndrome de
bronchiolite oblitérante au traitement est le plus souvent transitoire et le
déclin de fonction respiratoire n'en est que ralenti. Le syndrome de
bronchiolite oblitérante reste la première cause de mortalité après une greffe
pulmonaire.
Les complications infectieusesLes receveurs de greffe pulmonaire sont susceptibles de développer des
infections bactériennes, virales et fongiques en raison du traitement
immunosuppresseur qu'ils reçoivent.
En ce qui concerne les infections bactériennes, il peut s'agir de bactéries
dites communautaires, mais aussi de germes propres au patient présents notamment
au niveau des sinus.
Les infections virales qui circulent dans la communauté comme la grippe ou le
virus respiratoire syncytial (VRS) peuvent être délétères pour le greffon
pulmonaire. Une vaccination antigrippale systématique annuelle est poursuivie
après la greffe, même s'il n'est pas établi à l'heure actuelle que chaque
patient va développer des taux protecteurs d'anticorps. Les patients greffés
pulmonaires peuvent également réactiver des infections virales qu'ils auraient
présentées avant la greffe comme par exemple le cytomégalovirus (CMV), le virus
de la mononucléose, (Epstein Barr virus : EBV) ou le virus de l'herpes.
Les receveurs de greffe pulmonaire risquent également de développer des
infections fongiques, en particulier à Candida et à Aspergillus.Si l'infection à
Candida, en particulier la mycose oropharyngée - aussi appelée “muguet”- et
oesophagienne n'a en général aucune conséquence grave, l'infection à Aspergillus
des bronches et en particulier des sutures bronchiques ou du tissu pulmonaire
peut en avoir de sérieuses. L'Aspergillus est un agent ubiquitaire de
l'environnement qu'on trouve en particulier dans les sites poussiéreux et
humides (chantiers, caves, serres, étables,...). Il est donc recommandé aux
greffés d'éviter toute activité qui pourrait les exposer à une charge
inhabituellement importante d'Aspergillus.
Les complications autres (vasculaires, rénales et métabolites)Le Registre International indique que 5 ans après la greffe pulmonaire, 87%
des receveurs présentent une hypertension artérielle significative; 21% une
insuffisance rénale chronique; 3% sont en dialyse et 1% ont dû recevoir une
greffe rénale; 25% sont diabétiques et 42% présentent une hyperlipémie
significative. Ces chiffres sont donnés pour la population des greffés
pulmonaires sans indication de la maladie initiale.
Insuffisance rénale :L'insuffisance rénale est induite par les immunosuppresseurs. Elle peut être
sévère et mener à la dialyse. Elle est évaluée à chaque bilan sanguin par la
mesure de la créatinine et de l'urée.
Pour la prévenir, il faut conserver une hydratation suffisante. Voici
quelques conseils :
- boire suffisamment de liquide : au minimum 1.5 l d'eau par jour (sous forme
d'eau, de tisane sauf tisane diurétique, de potage)
- attention au thé, au café et aux soda qui sont diurétiques, et donc pas très
bon pour le rein (ne pas en abuser)
- boire d'avantage lorsqu'il fait chaud
Le diabète et les dyslipidémies :Le diabète est favorisé par certains immunosuppresseurs(corticoïdes, Prograf)
en particulier chez les personnes ayant un état prédiabétique. Un suivi régulier
par les diabétologues est alors nécessaire.
L'hypertension artérielle :Fréquente, souvent secondaire aux médicaments immunosuppresseurs. Il faut la
traiter pour éviter ses effets délétères ultérieurs.
Complications dermatologiquesRisque accru de cancer de la peauavec le traitement immunosuppresseur, l'exposition au soleil augmente le
risque de cancer de la peau. Pour cette raison, il est nécessaire de respecter
les recommandations suivantes :
- interdiction de bain de soleil
- portez une tenue vestimentaire adaptée lors des activités de plein air :
port d'un chapeau, chemise à manches longues, pantalon plutôt qu'un short
- utilisez des crèmes solaires à indice de protection élevé
- nous signaler tout grain de beauté qui se modifie, grossi, devient
asymétrique avec contours irréguliers, ainsi que la présence de croûtes qui ne
guérit pas après 15 jours ou l'apparition de lésions qui saignent
spontanément.
Risque d'hyperpilosité (augmentation de la pousse des poils)Un avis dermatologique peut être demandé.
AcnéLes corticoïdes facilitent la survenue et la récidive d'acné, dont il faut
prévenir la surinfection en évitant les manipulations et en appliquant des
solutions antiseptiques plusieurs fois par jour.
Pensez à bien désinfecter toutes coupures ou plaies mêmes minimes et de les
surveiller.