Asthme chez l'enfant
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L'asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches qui sont des conduits permettant l'air chargé d'oxygène de pénétrer dans les poumons. L'asthme se caractérise par des difficultés à respirer. L'enfant qui jusque là se portait bien se met à tousser. Sa respiration devient sifflante. Au cours d'une crise d'asthme, les conduits aériens deviennent enflammés et gonflés, ce qui réduit leur capacité d'expansion
La cause de l'asthme reste indéterminée, mais ce trouble semble être en partie héréditaire. Les voies respiratoires de chaque personne sont sensibles à divers facteurs, notamment le pollen, la pollution de l'air et certains produits chimiques. Or les gens qui souffrent d'asthme ont des voies aériennes qui sont plus sensibles que celles d'une personne normale à ces facteurs environnementaux. On parle « d'hyperactivité bronchique non spécifique ».
Trois conditions physiopathologiques sont à l'origine des crises d'asthme :
- Les voies respiratoires sont enflées et rouges en raison de l'inflammation, ce qui laisse moins d'espace pour la circulation de l'air.
- Les muscles autour des voies aériennes peuvent se resserrer, ce qui réduit encore davantage leur diamètre.
- Finalement, les voies aériennes produisent du mucus en réaction à l.inflammation, ce qui obstrue les conduits qui sont déjà rétrécis suite à l'inflammation et à la constriction des muscles des parois des voies respiratoires
Lorsque l'enfant entre en contact avec l'un des facteurs déclenchants, les poumons se défendent contre l'agression, ce qui donne naissance aux symptômes cliniques : l'enfant asthmatique en crise a des difficultés à expirer l'air contenu dans ses poumons ; l'air est emprisonné dans les poumons et le thorax est bloqué ; un sifflement accompagne cette gêne et témoigne du rétrécissement de ses bronches ; une toux irritante peut être présente et il existe souvent un sentiment d'anxiété.
Certains enfants ressentent des démangeaisons à l'arrière du cou avant la survenue d'une crise d'asthme. Il peut y avoir d'autres signes avant-coureurs tels que maux de gorge, apparition de cernes noirs autours des yeux ou changement de coloration du visage, fatigue, yeux qui piquent, nez qui coule, éternuements ou maux de tête. Ces signes sont importants à reconnaître.
En fonction des symptômes qui dominent le tableau clinique, plusieurs formes d'asthme se distinguent chez l'enfant :
Asthme classique
L'asthme « classique » se présente sous forme de toux, respiration sifflante, essoufflement ou enserrement de la poitrine après une exposition à des facteurs déclenchants, comme par exemple le pollen ou les poils de chat. Chez l'enfant, les symptômes peuvent néanmoins être beaucoup plus subtils, et le diagnostic n'est pas toujours aussi simple.
Asthme accompagnant les rhumes
Environ 90% des crises d'asthme chez les enfants sont provoqués par un rhume, à savoir par une infection des voies respiratoires causée par un virus. Des études ont montré que les virus peuvent provoquer, chez les enfants asthmatiques, les mêmes réactions inflammatoires que ceux observés dans les voies respiratoires de personnes allergiques suite à l'exposition à des allergènes.
Asthme de type toux
Dans ce type d'asthme, une toux persistante est le seul symptôme clinique. Les enfants ayant ce type d'asthme peuvent avoir une toux persistante la nuit, tousser lorsqu'ils font de l'exercice ou présenter une toux prolongée ou excessive pendant ou après un épisode de rhume.
L'asthme peut être occasionnel ou persistant. Certaines crises d'asthme sont déclenchées par des conditions très précises, telles que contact avec un animal, promenade à la campagne à la période de pollens : nous parlons alors d'asthme intermittent. Dans d'autres cas, l'asthme est présent tout au long de l'année ; il s'agit alors d'un asthme persistant plus ou moins sévère et les causes en sont plus ou
L'asthme est en partie un trouble allergique. Les crises d'asthme peuvent être déclenchées par des agents externes qui irritent les voies aériennes. La première ligne de défense consiste dés lors à éviter ces facteurs déclenchants. Le fait de changer simplement quelques habitudes courantes peut contribuer énormément à la prévention des crises.
Pollens (arbres, herbes, graminées)Habituellement, les allergènes proviennent des arbres au printemps, de l'herbe en été et - sporadiquement en France mais fréquemment au Canada - de l'herbe à poux en automne.
Ce que vous devez faire : garder les portes et les fenêtres fermées, si possible veillez à ce que votre enfant reste à l'intérieur lorsque la teneur de l'air en pollen est très élevée. N'utilisez pas de draps de lits ou de vêtements qui sont séchés à l'air. Utiliser un système de climatisation pour prévenir l'entrée du pollen.
Acariens de la poussièreIl s'agit d'insectes microscopiques qui vivent dans les tapis, moquettes, vieux meubles, matelas, tapis, rideaux, oreillers et dans la literie.
Ce que vous devez faire : recouvrez les matelas et les oreillers de housses anti-allergiques munies d'une fermeture éclair. Lavez les draps et les couvertures chaque semaine à l'eau chaude. Maintenez le degré d'humidité dans la maison entre 30% et 50%.
Produits de desquamation des animauxCe sont des agents déclencheurs omniprésents et souvent responsables de crises d'asthme. Même lorsque l'animal est absent de la pièce, ces allergènes restent en suspension dans l'air et ils peuvent demeurer sur les meubles et les tapis pendant plusieurs mois après la disparition de l'animal.
Ce que vous devez faire : lorsque votre enfant est allergique aux animaux domestiques et que vous possédez un animal domestique, l'asthme de votre enfant risque de s'aggraver. Le meilleur moyen de réduire les symptômes d'asthme de votre enfant est d'éviter que votre enfant soit exposé à l'animal. Essayez donc de trouver un nouveau foyer pour votre animal. Ne laissez pas entrer les animaux domestiques dans les chambres à coucher ou grimper sur les meubles.
MoisissuresIl s'agit d'un type de champignon qui se développe dans un environnement, se nourrit de plantes en décompensation et produit des spores qui flottent dans l'air.
Ce que vous devez faire : la prévention du développement des moisissures passe par la propreté : lavez vos douches et les baignoires à l'eau de javel. Maintenez le degré d'humidité dans la maison entre 30% et 50% pendant toute l'année. Evitez d'avoir des plantes et des aquariums comme ils augmentent la prolifération des moisissures.
Autres facteurs déclenchantsLes crises d'asthme peuvent aussi être déclenchées par des produits qui sont avalés plutôt qu'inspiré par les voies aériennes. Ces facteurs déclenchants comprennent notamment : l'aspirine et les autres anti-inflammatoires, les agents de conservation contenus dans certaines boissons ou dans certains aliments, les noix et les fruits de mer.
Finalement, les crises d'asthme peuvent aussi être déclenchées par des produits irritants non allergènes tels le smog et la fumée de tabac, les odeurs fortes telles que les vapeurs de peinture, les produits d'entretien et les parfums, le smog et la fumée de tabac, l'inspiration soudaine d'air très froid ou même une crise de larmes ou de rire.
Chez un même enfant, ces différents facteurs peuvent intervenir en proportion variable en fonction de l'évolution de la maladie. Il est important de connaître ces facteurs qui déclenchent une crise d'asthme chez l'enfant afin de mieux contrôler la maladie.
L'enfant asthmatique et l'exercice physiqueL'activité physique peut, chez certains enfants, déclencher une crise d'asthme. Une crise d'asthme peut ainsi apparaître à la suite d'un effort physique intense et peut durer une demi-heure ou même plus. Cet asthme dû à l'exercice est plus intense lorsque l'air est froid et sec et que l'enfant respire par la bouche.
Par contre, sauf contre-indication médicale formelle, le sport est recommandé chez l'enfant asthmatique. En effet, les sports collectifs tels que la natation, la gymnastique, la marche sont généralement bien supportés par l'enfant asthmatique lorsque l'asthme est équilibré par une prise en charge médicamenteuse régulière.
Un échauffement et la prise d'une inhalation 15 à 30 minutes avant le début de l'effort réduisent en général l'asthme provoqué par l'effort, mais ne l'empêchent pas toujours à 100%. Le traitement, dans ce cas précis, est semblable à celui d'une crise d'asthme.
L'enfant asthmatique et la fuméeL'exposition des enfants à la fumée des adultes a un rôle délétère sur leur maladie. Dans ce contexte, on doit conseiller à tous les parents d'éviter que leurs enfants ne soient exposés au tabagisme passif, à savoir à la fumée des autres. Pour les enfants exposés, l'arrêt du tabagisme des parents est la première mesure de prévention qui s'impose.
Prise en chargeA l'heure actuelle, nous ne pouvons pas encore « guérir » l'asthme. En revanche, grâce aux progrès importants de la recherche, la vie des asthmatiques s'est nettement améliorée au cours des dernières décennies : un asthmatique est aujourd.hui à même de vivre normalement s'il est bien suivi et bien traité.
L'apparition de l'un ou l'autre des symptômes asthmatiques est une raison pour consulter un médecin. Le médecin réalisera un examen des poumons appelé épreuve fonctionnelle respiratoire pour confirmer le diagnostic d'asthme. Des analyses de sang et de crachats sont parfois effectuées pour éliminer d'autres diagnostics tels que la mucoviscidose ou des infections de la gorge.
Un allergologue fera éventuellement des tests afin de déterminer les facteurs déclenchants. Ces tests consistent à égratigner légèrement la peau de l'avant-bras et à y déposer divers allergènes pour identifier les agents responsables du déclenchement des crises.
Conseils pratiques en fonction de l'intensité de la criseLa conduite du traitement et de la prise en charge est fonction de la sévérité de la crise d'asthme.
Apprécier la sévérité d'une crise d'asthmeUne crise d'asthme peut être sévère d'emblée ou le devenir après quelques jours d'évolution. La sévérité d'une crise d'asthme s'apprécie moyennant 3 critères, à savoir :
- l'intensité de la gêne respiratoire;
- la réponse (ou non-réponse) aux bronchodilatateurs;
- la valeur du débit expiratoire de pointe (DEP) lorsqu'il est mesurable.
Dans ce contexte, il est important de dévaluer l'efficacité du traitement administré sur la gêne respiratoire et sur le débit expiratoire de pointe car la non-réponse au traitement est un signe de sévérité.
Crise légère ou modéréeLors d'une crise légère à modérée, la toux, la gêne respiratoire et les sifflements sont uniquement présents à l'effort mais non au repos. Le sommeil est normal et les bronchodilatateurs à action rapide et de courte durée soulagent les symptômes. Le DEP est supérieur à 50% de sa valeur normale et dépasse 80% de cette valeur suite à l'administration de bronchodilatateurs à action rapide et de courte durée.
Dés la survenue des premiers signes, l'enfant devra prendra 1 à 2 bouffées (si utilisation d'un aérosol doseur) ou 1 à 2 inhalations (si utilisation d'un inhalateur de poudre) d'un bronchodilatateur d'action rapide et de courte durée. Si la gêne respiratoire persiste ou s'aggrave, il convient de suivre les consignes de la crise plus sévère.
Crise plus sévèreLa crise d'asthme est considérée comme sévère lorsque au moins un des symptômes suivants est présent : la gêne respiratoire est présente au repos ; les symptômes ne s'améliorent pas ou s'aggravent après la prise d'un bronchodilatateur d'action rapide et de courte durée ; l'enfant ne parvient pas à faire une phrase complète sans reprendre sa respiration ; chez le nourrisson, le bébé n'est pas à même de prendre son biberon sans reprendre sa respiration ; le DEP mesuré est inférieur ou égal à 50% de sa valeur normale et ne passe pas au-dessus de 80% après la prise d'un bronchodilatateur d'action rapide et de courte durée.
Il convient d'appeler immédiatement un médecin ou amener l'enfant aux services d'urgence de votre hôpital. En même temps, il faut répéter la prise de bronchodilatateur d'action rapide et de courte durée et, en fonction des instructions de votre médecin, administrer des corticoïdes en gouttes ou en comprimés.
Crise très sévèreLa crise d'asthme est considérée comme très sévère lorsque au moins un des symptômes suivants est présent : les lèvres de l'enfant sont bleues ; ses idées s'embrouillent ; l'enfant transpire au repos ; il s'épuise, ne peut plus parler ou se lever ; le DEP est inférieur ou égal à 33% de sa valeur normale.
Il s'agit d'une situation d'urgence et il faut immédiatement appeler le SAMU. Parallèlement, le traitement par corticoïdes en gouttes ou en comprimés doit être intensifié et la prise de bronchodilatateur d'action rapide et de courte durée doit être répétée.
Traitements médicamenteuxLa prise en charge de la maladie asthmatique repose sur 3 piliers :
- Eviter les facteurs déclenchants ;
- Utiliser les médicaments préventifs;
- Administrer les médicaments de secours.
Mesures de préventionLes mesures de prévention consistent à éviter ou à contrôler dans la mesure du possible les facteurs déclenchants, tels que acariens, animaux domestiques, moisissures, pollution, aspirine, etc. Il est aussi très utile d'avoir à l'esprit qu'il est nocif d'exposer l'enfant au tabagisme passif.
Médicaments préventifsLes médicaments préventifs doivent être pris habituellement tous les jours afin de prévenir la survenue des crises et l'exacerbations de l'asthme.
Les médicaments les plus souvent utilisés sont les corticoïdes inhalés à l'aide d'un vaporisateur ou d'un doseur. Par leur action anti-inflammatoire, ils réduisent le gonflement et l'inflammation des conduits respiratoires. Ils n'assurent pas un soulagement rapide des symptômes de l'asthme. Pris tous les jours, ces médicaments agissent lentement et permettent avec le temps de maîtriser les symptômes.
Leurs effets indésirables sont essentiellement des effets locaux minimes du type raucité de la voix ou toux irritative anodine.
Les corticoïdes par voie orale sont utilisés en cure brève pour traiter les crises, puis sont arrêtés par la suite. Dans ce cas, ils ont peu d'effets indésirables. Ils sont utilisés au long cours dans certains cas lorsque aucun autre médicament ne parvient à contrôler l'asthme. Les corticoïdes par voie orale étant associés à des effets indésirables, ce traitement nécessite une surveillance médicale très stricte.
Médicaments de supportLes bronchodiltateurs (ex. : terbutaline, salbutamol , formoterol) détendent la musculature entourant les voies aériennes et aident à dégager les bronches des sécrétions, facilitant ainsi la respiration.
Pris seulement en cas de besoin pendant les crises d'asthme, ces médicaments agissent rapidement sur les symptômes de l'asthme. Aussi, les enfants asthmatiques devraient toujours avoir avec eux un de ces médicaments de secours à action rapide.
Ces médicaments sont en général bien tolérés et les effets secondaires, tels que tremblement, battements rapides du coeur, sont rares. L'administration se fait de préférence par inhalation en raison de la rapidité d'action et de la quasi-absence d'effets secondaires.
De nombreux autres médicaments existent pour le traitement au long cours. Certains médicaments tels que les antitissufis, les antihistaminiques ou les fluidifiants n'ajoutent que très peu au résultat du traitement pour la majorité des enfants.
Conseils pratiquesIl est important de bien suivre les instructions du médecin. Si le médecin prescrit un médicament à administration quotidienne, ce médicament doit être pris tous les jours. S'il est administré tel qu'indiqué, il devrait réduire le gonflement des voies aériennes et améliorer les symptômes de l'asthme au long cours.
Vu que les médicaments de l'asthme sont souvent inhalés à l'aide d'un doseur, il convient de bien connaître la façon d'utiliser le doseur afin d'administrer la quantité appropriée du médicaments aux poumons. Ces dispositifs contribuent également à réduire les effets secondaires des corticoïdes.