Le télémonitoring n'améliore pas le contrôle de l'asthme chez l'enfant Paris, France - Lors d'une session d'actualités de la
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], le
Pr Christophe Marguet (pneumopédiatre et allergologue au CHU de Rouen) a présenté les résultats d'une étude sur l'intérêt du télémonitoring dans le contrôle de l'asthme sévère chez les enfants [
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]].
« Cette étude est intéressante car il y a peu d'études pédiatriques sur le sujet », a souligné l'orateur.
Certains enfants atteints d'asthme sévère développent des exacerbations fréquentes en dépit d'un traitement intensif. L'équipe du
Dr Antoine Deschildre (pédiatre au CHRU de Lille) a donc cherché à savoir si les exacerbations sévères, la fonction pulmonaire, la qualité de vie, et le traitement pouvaient être améliorés par l'usage quotidien d'un spiromètre au domicile avec télétransmission des données à un expert du centre médical.
Pour cela, les chercheurs ont enrôlé 50 enfants souffrant d'asthme sévère allergique, difficile à contrôler, dans une étude prospective de 12 mois. Leur moyenne d'âge était de 11 ans.
Les enfants ont été randomisés pour recevoir soit le spiromètre électronique et le télémonitoring, soit une prise en charge classique.
Si le VEMS était inférieur à 80%, il y avait une intervention médicale.
Même nombre d'exacerbations sévères dans les deux groupesEn tout, 44 enfants sont restés dans l'étude, 21 dans le groupe « télémonitoring » et 23 dans le groupe « prise en charge classique ». Le nombre moyen d'exacerbations sévères par patient a été de 2 dans le groupe « télémonitoring » et de 3 dans le groupe pris en charge classiquement (p=0,38 avec ajustement pour l'âge).
De même, aucune différence significative n'a pu être observée entre les deux groupes en termes de visites médicales non planifiées (télémonitoring : 5 et prise en charge classique : 3, p= 0,30), de fonction pulmonaire (agonistes bêta-2-adrénergiques VEMS, p=0,13), de scores de qualité de vie (p=0,61) et de dose journalière moyenne de corticoïdes inhalés (p=0,86).
« La seule différence est que le groupe qui n'était pas surveillé électroniquement par télémonitoring était un peu plus symptomatique au fil du temps et avait une décroissance de ses fonctions respiratoires au fil du temps », a indiqué Christophe Marguet.
« Cette étude montre qu'en dehors du fait qu'il rassure les parents, le télémonitoring représente beaucoup de travail pour par grand-chose, ce qui rejoint les recommandations de l'American Thoracic Society/European Respiratory Society de 2009 », a conclu l'orateur.
Quid d'une application smartphone avec télémonitoring ? Une récente étude du
British Medical Journal a montré qu'une application smartphone permettant un télémonitoring ne faisait pas mieux que le classique document papier pour limiter les exacerbations aiguës des patients souffrant d'un asthme mal contrôlé [
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]].
Dans l'étude, 145 patients ont été invités à télécharger sur leur smartphone une application qui leur permettait de rentrer 2 fois par jour la description de leurs symptômes, les traitements et leur peak flow. Une infirmière spécialement formée était automatiquement alertée en cas de besoin. En parallèle, 143 autres patients ont été invités à préciser ces mêmes données sur papier. Tous les patients ont été éduqués à l'auto-surveillance.
Après 6 mois de suivi, il n'a pas été observé de différences entre les deux groupes en termes de bon contrôle de l'asthme (21 vs 22 %) et 50 % vs 48 % étaient toujours mal contrôlés. Les exacerbations aiguës étaient aussi nombreuses dans les deux groupes, tout comme le recours à une corticothérapie ou la nécessité de consulter en urgence.
Parallèlement, le coût du service de télémonitoring était élevé. Il a été évalué à 83 € par patient.
A noter: une nouvelle application gratuite
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], pour iPhone, iPad et iPod Touch est sortie le 3 avril 2012. Elle a pour objectifs d'aider les patients dans le suivi de leur asthme et de faciliter la communication avec le médecin traitant.