Allergies animales : le chat est loin d'être l'unique coupable Paris, France — « Lorsqu'on pense allergie aux animaux de compagnie, c'est le chat qui vient en premier à l'esprit. Mais l'imagination des familles en matière d'animaux de compagnie est fertile et un grand nombre d'entre eux peuvent être à l'origine de manifestations aiguës chez les atopiques », explique le
Dr Stéphane Guez (Bordeaux) à l'occasion d'une session sur les allergies aux animaux du
7e Congrès Francophone d'Allergologie. [
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« Ces manifestations peuvent aussi concerner le personnel de laboratoire en contacts avec certains animaux d'élevage domestiques utilisés pour les besoins de la science ou du développement des produits cosmétiques ».
Chien : la race influe sur les allergènesEn France, en 2010, un foyer sur deux possédait un animal de compagnie et dans 22,4 % des cas, il s'agissait d'un chien. En cas de manifestations allergiques que ce soit chez l'adulte ou l'enfant, on recherche avant tout un contact avec un chat, mais chiens et chats possèdent des allergènes communs. En Europe, plus de 26 % de la population est sensibilisée au chat. Pour le chien, ce pourcentage se situe entre 26 % dans les villes du nord et 13 % dans les villes du sud.
Le profil protéique des extraits de poils et de peau varie selon les races de chiens et les allergènes qu'ils produisent sont donc assez variables. Tous les allergènes du chien n'ont pas encore été identifiés, on en connaît actuellement une dizaine dont Can f 1, l'allergène majeur présent dans la salive et déposé sur les poils par léchage.
« Mais la présence d'un chien n'est pas un facteur déterminant à la présence de l'allergène Can f1. Aux Etats-Unis, il est retrouvé sur 100 % des canapés, même en l'absence de chien à domicile car il est facilement transporté sur les habits. La race de chien peut influer sur le degré de présence de Can f1 puisque le labrador n'en produit quasiment pas à l'inverse du caniche. Le lavage de l'animal au moins deux fois par semaine diminue la quantité d'allergènes présents sur le pelage et la peau. Aspirer l'habitat avec un filtre HEPA permet de faire baisser le taux de Can f1 sans l'éliminer », précise le Dr Guez.
Cheval : allergie possible même sans contact directEn Europe, les tests d'allergie au cheval ne sont pas pratiqués de façon systématique. Pourtant, on estime que près de 5 % des Italiens y sont allergiques et que ce taux passe à 23 % chez les enfants asthmatiques en Suède.
Le contact direct avec des chevaux majore le risque de sensibilisation de l'allergie chez les atopiques, mais il n'est pas indispensable puisque la moitié des patients qui réagissent aux allergènes de cheval n'a jamais eu de contact avec eux. Il semblerait qu'il existe des réactions croisées avec les allergènes de chiens, chats et lapins pour une grande majorité de ces allergiques.
Aujourd'hui, 16 protéines allergisantes ont été détectées sur la peau et les poils des chevaux. Leur concentration diminue à 50 mètres des animaux et devient quasiment nulle à 250 mètres. La sensibilisation se fait donc par contact indirect avec des vêtements ayant été en contacts avec les animaux.
L'éloignement de la source est la principale mesure qui peut être proposée, mais un contact indirect avec des vêtements contaminés reste toujours possible.
Lapin : surtout chez l'animal de laboratoireEn tant qu'animal de laboratoire, le lapin est à l'origine de réactions allergiques chez 30 % des personnes qui les manipulent. Il n'existe encore que peu de données avec les lapins-animaux de compagnie.
Leurs allergènes sont présents dans la salive, les urines et sur la fourrure.
Cobaye : l'éviction est efficaceLa présence de cobaye comme animal de compagnie peut être à l'origine de rhinite, de conjonctivite, d'asthme, d'urticaire ou d'eczéma. Chez la moitié des personnes sensibilisées au cobaye, l'éviction de ce seul allergène permet de guérir des symptômes respiratoires près de deux tiers des patients.
Près d'une dizaine d'allergènes ont été recensés dans les urines, la salive, les poils et les pellicules de cobaye.
Chinchilla : 2 allergènes répertoriésLes deux allergènes présents sur la fourrure et dans les urines de chinchillas peuvent être à l'origine d'urticaires de contact, de rhinite ou d'asthme.
Souris : sensibilisations professionnelles possiblesLes souris de laboratoires sont des souris albinos qui peuvent être à l'origine de sensibilisations professionnelles susceptibles de s'associer à des symptômes allergiques : asthme, rhinite ou conjonctivite [
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Aux Etats-Unis, 18 % des enfants asthmatiques de milieux urbains défavorisés présenteraient des tests cutanés positifs aux poils de souris, mais dans ce cas, les souris sauvages seraient plutôt l'origine de cette sensibilité. Il est aussi possible que cette sensibilité soit d'origine croisée avec d'autres animaux domestiques.
Deux principaux allergènes sont en cause : l'un est présent sur les poils et dans les urines, l'autre sur les poils et les pellicules.
Rat : le risque augmente avec le nombre d'animaux de laboratoire manipulésLes rats albinos de laboratoires sont à l'origine de rhino-conjonctivite, d'asthme ou d'urticaire de contact chez un quart du personnel qui les manipule et ce risque est très nettement majoré lorsque le nombre de rats manipulés quotidiennement est supérieur à 50.
Avec les rats domestiques, les cas d'allergie semblent plus rares.
Les allergènes - au nombre d'une dizaine - sont présents sur les poils et à très forte dose dans les urines.
Hamster : rhino-conjonctivite ou asthmeAnimal de compagnie ou de laboratoire, le hamster peut être à l'origine de rhino-conjonctivite ou d'asthme après contact avec les trois allergènes contenus dans les urines, les poils et la salive.
Gerbille : asthme dans un contexte d'exposition professionnelleActuellement, seul des cas d'asthme ont été décrits dans un contexte d'exposition professionnelle