Le composé qui répare les dommages aux poumons provoqués par une broncho-pneumopathie chronique obstructive
Par William Krasowsky 28 juillet 2015
« Étant donné le coût élevé, à la fois direct et indirect, associé à la broncho-pneumopathie chronique obstructive, il est urgent d’identifier de nouvelles approches pour traiter cette maladie », affirme le Docteur Avrum Spira, professeur de médecine au Centre Médical de l’Université de Boston.
Épidémiologie des broncho-pneumopathies chroniques obstructives :
La broncho-pneumopathie chronique obstructive est un terme générique qui inclut la bronchite chronique, l’emphysème, la bronchiectasie et l’asthme. Mais il décrit le plus souvent deux maladies pulmonaires qui se chevauchent et mettent la vie en danger : l’emphysème et la bronchite chronique. La broncho-pneumopathie chronique obstructive est une maladie pulmonaire qui devient progressivement débilitante et qui affecte la respiration en obstruant le passage de l’air et en endommageant les tissus des poumons. C’est la cinquième cause de décès dans le monde.
La bronchite chronique :
Selon la Clinique Mayo, fédération hospitalo-universitaire et de recherche américaine, cette maladie est caractérisée par une inflammation chronique des bronches, la voie par laquelle l’air circule vers l’intérieur (l’oxygène) et vers l’extérieur (CO2) des poumons. Les symptômes habituels sont : un essoufflement (dyspnée), un épaississement et un rétrécissement des bronches, une toux constante pour expulser des quantités importantes de flegme, une respiration sifflante et de la fatigue. Les inflammations de la poitrine sont courantes.
L’emphysème :
Un emphysème implique une destruction graduelle des petits sacs (alvéoles) situés à la pointe des passages d’air les plus petits (bronchioles). Avec le temps, les parois de ces petits sacs sont détruites, ce qui a pour résultat des « trous », laissant des sacs moins nombreux et plus larges, ce qui réduit l’échange des gaz dans les poumons, provoquant une dyspnée, de la fatigue et un décès prématuré.
La bronchiectasie :
Il s’agit d’une maladie chronique des poumons caractérisée par des voies aériennes endommagées, ce qui les élargit et les rend flasques. Même s’il peut s’agir d’un défaut congénital, c’est le plus souvent une maladie « acquise », provoquée par des infections à répétition ou une blessure.
Les voies aériennes endommagées n’évacuent plus le mucus efficacement et souffrent d’inflammation. Elles finissent par perdre leur capacité à se débarrasser du mucus, lequel s’accumule. Des bactéries indésirables se multiplient alors, conduisant à des infections chroniques qui ont pour résultat des voies aériennes encore plus abîmées et une réduction de l’apport en oxygène dans les organes vitaux. Les symptômes habituels sont une toux chronique, de la fatigue et un essoufflement.
De nouvelles études révèlent que les tissus des poumons peuvent être régénérés
Une recherche menée par le Dr. Gloria De Carlo Massaro et le Dr. Donald Massaro à l’Ecole de Médecine de l’Université de Georgetown a permis d’inverser la progression d’un emphysème chez des rats de laboratoire. Les chercheurs avaient utilisé un dérivé de la vitamine A, l’acide tout-trans-rétinoïque (ATRA).
En effet, douze jours d’injections quotidiennes d’ATRA ont permis à des souris de développer de nouvelles alvéoles saines. Le Dr. Donald Massaro a affirmé : « Ce traitement a régénéré la capacité de rats adultes à produire des alvéoles, les petits sacs où l’oxygène et le dioxyde de carbone passent des poumons au sang. La production d’alvéoles s’arrête généralement pendant l’enfance ».
Ce qui est intéressant, c’est qu’une étude de 2003 publiée dans Journal of Nutrition (Vols. 130 and 133) intitulée « Une carence en vitamine A provoquée par de la fumée de
est associée avec le développement d’un emphysème chez les rats » a démontré que fumer est la cause principale des emphysèmes.
De précédentes études dirigées par Richard C. Baybutt, expert dans les domaines de la nutrition et de la toxicologie,ont révélé qu’une déficience en vitamines conduit au développement d’un emphysème. Au cours de la nouvelle étude de 2003, on a découvert que des rats exposés à de la fumée de
deviennent déficients en vitamine A. Le benzopyrène, un carcinogène courant présent dans les cigarettes était déjà relié à une carence en vitamine A.
Quand les chercheurs ont nourri des rats avec du benzopyrène, cela a comme prévu, provoqué une déficience en vitamine A. Le professeur Baybutt a expliqué : « Quand la teneur en vitamine A des poumons était basse, le taux d’emphysèmes était élevé. Donc, l’hypothèse est que les fumeurs développent un emphysème en raison d’une carence en vitamine A ».
Pour renforcer encore le lien entre fumer, la carence en vitamine A et l’emphysème, les chercheurs ont nourri les rats aux poumons endommagés avec une alimentation riche en vitamine A. Le résultat a été plus que prometteur : « nous avons constaté que les zones touchées par l’emphysème avaient diminué », ont-ils déclaré.
Le professeur Baybutt a le sentiment que la carence en vitamine A pourrait être la responsable de l’emphysème et que la
n’en serait que le vecteur. Il pense aussi qu’il existe un lien entre la carence en vitamine A et le cancer du poumon, la vitamine A étant connue comme une arme anti-cancer.
Plus d’essais cliniques
Selon un article du Mail Online intitulé « La vitamine « remède »contre l’emphysème », des scientifiques britanniques ont annoncé que l’acide rétinoïque, habituellement utilisé pour traiter l’acné, réparait les poumons des souris endommagés par un emphysème. En fait, l’article affirme que des essais cliniques sur des êtres humains ont commencé aux Etats-Unis.
Le professeur Malcolm Maden, du Medical Research Centre for Developmental Neurobiology au King’s College de Londres a déclaré que les recherches de son équipe « ont donné des résultats assez spectaculaires. Ils sont potentiellement utiles pour les personnes souffrant d’emphysème et pour les prématurés qui souffrent fréquemment d’une perte d’alvéoles en raison des traitements qu’on leur donne pour stimuler le développement de leurs poumons». Les chercheurs ont découvert que ce composé stimule la régénération des alvéoles jusqu’au point où elles retrouvent un fonctionnement normal.
Le béta-carotène ou la vitamine A :
Le béta-carotène est un type de caroténoïdes. Il s’agit d’un pigment qu’on trouve dans des plantes et qui aide à donner leur couleur vive à certains fruits et légumes, comme le melon et la carotte. Une fois ingéré, le béta-carotène est converti en vitamine A (Rétinol) par notre corps qui l’utilise dans divers buts, ou simplement comme antioxydant combattant les radicaux libres.
Le meilleur moyen d’augmenter son taux de vitamine A/Béta-carotène est de le faire à travers son alimentation. Les experts préviennent en effet qu’une prise importante de suppléments synthétiques de vitamine A peut être dangereuse. Etant donné qu’il s’agit d’une vitamine soluble dans la graisse, des doses importantes peuvent en effet endommager le foie.
En fait, les fumeurs, les ex-fumeurs et les personnes exposées à l’amiante voient leur risque de cancer du poumon augmenter s’ils prennent des suppléments de béta-carotène isolé. Plusieurs études ont aussi révélé que ces compléments pourraient affecter le cœur de façon négative et augmenter le risque de cancer en général.
La médecine dans votre assiette
Au lieu d’attendre des suppléments synthétiques aux effets secondaires négatifs de l’industrie pharmaceutique, pourquoi ne pas fabriquer votre propre remède de béta-carotène à partir d’aliments pour réparer vos tissus endommagés? L’institut Linus Pauling recommande d’augmenter la biodisponibilité de cette vitamine en mangeant les aliments qui en sont riches avec de la graisse, frits par exemple. Des jus de fruits ou de légumes bio sont aussi un moyen délicieux d’augmenter votre taux de béta-carotène.