Les médicaments contre les reflux gastrique à l'origine de problèmes rénaux ?
Les médicaments Inexium, Ogastoro, Mopral pourraient entraîner des problèmes rénaux à long terme, selon deux études.
Ils font partie des médicaments les plus prescrits en France : Inexium, Ogastoro, ou encore Mopral, des traitements disponibles uniquement sur ordonnance qui traitent le reflux et l'acidité gastrique ou l'ulcère de l'estomac sont montrés du doigt par deux études américaines présentées lors du congrès américain de néphrologie. Ces traitements de référence seraient en effet associés à une augmentation du risque de 20 à 50% de développer ensuite une insuffisance rénale chronique. Explications.
De quels médicaments parle-t-on ? Inexium, Ogastoro ou encore Mopral sont des médicaments puissants de la famille des IPP (inhibiteurs de pompe à protons) uniquement délivrés sur ordonnance : 70 millions de boîtes ont été vendues rien qu'en 2014.
Une étude de plus pointant un risque. La toxicité possible pour les reins pointée par ces deux études n'est pas le seul risque encouru par les patients, selon les scientifiques. Si ces médicaments utilisés depuis 25 ans sont plutôt bien tolérés au quotidien, ces dernières années, d'autres études ont relevé des risques potentiels cardiovasculaires et d'ostéoporose.
Pour Claire Le Jeunne, professeur de thérapeutique à la faculté Paris Descartes, même si à ce jour, aucun lien direct n'a été démontré, il faut être vigilant : "comme tous les médicaments, c'est un bénéfice et un risque. Et le risque, il est en train d'émerger au bout de plus de 15 ans d'utilisation. Il va falloir que l'on apprenne à mieux connaître ces molécules", a-t-elle expliqué à Europe1.
Le problème : la prise en continu. Le problème vient du fait qu'il est conseillé de ne pas dépasser huit semaines de traitement. Or, de nombreux patients les prennent pour des périodes beaucoup plus longues. Surtout, pour lutter contre le reflux gastrique, le fameux Reflux gastro-œsophagien (RGO). C'est le cas de Julien. Depuis 10 ans, il en prend tous les jours et il n'imagine pas vivre autrement : "je ne peux pas vivre sans parce que si je vis sans, je suis constamment malade. Donc, quand on parle d'une hypothétique insuffisance rénale dans dix vingt ou trente ans, moi ce que je vois, c'est ma qualité de vie au quotidien. Donc, non, je ne compte pas l'arrêter", a-t-il expliqué au micro d'Europe 1.
Que faire alors ? Il n'est pas question de jeter ces médicaments aux oubliettes : ils restent très efficaces pour les patients qui en prennent depuis longtemps. En revanche, il est recommandé de réévaluer leur intérêt régulièrement avec un médecin, qui vous conseillera en fonction de votre état, de tenter ou non de les arrêter.