La tuberculose recule toujours en France mais il faut rester vigilant
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[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Pour la journée mondiale de lutte contre la
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], l’agence France Santé Publique dresse un état des lieux et un bilan depuis la suppression de la vaccination obligatoire BCG en 2007.
Depuis plusieurs années, le nombre de cas de
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] a significativement reculé en France, qui est aujourd’hui considéré comme un pays à faible endémie (7,1 cas pour 100.000 habitants). En 2015 (date des dernières données disponibles), 4741 cas de tuberculose ont été déclarés, dont presque les trois quarts localisés dans les poumons.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Comme les années passées, Mayotte (25,9 cas pour 100.000 habitants), la Guyane (18,3) et l’Île-de-France (14,5) sont les trois zones les plus touchées en France. A Mayotte, le nombre de cas a doublé entre 2007 et 2015. Selon santé publique France, ce phénomène est probablement à mettre en relation avec la hausse du flux migratoire, ces personnes ayant pu contracter l’infection dans leur pays d’origine.
D’autre part, la majorité des cas déclarés ont concerné des populations spécifiques telles que les personnes sans domicile fixe (5,7 % des cas), les personnes incarcérées et les personnes nées à l’étranger (le taux de déclaration est 10 fois plus important chez ces personnes que chez celles nées en France).
Selon Santé publique France, la tuberculose continue à être très fréquente dans les populations d’origine étrangère. Ces personnes, qui ne représentent que 11,5 % de l’ensemble de la France (données Insee, recensement 2012), concentrent près de 60% des cas de tuberculose en 2015. Ce risque élevé de tuberculose dans les populations migrantes, en particulier pendant les premières années suivant leur arrivée en France, justifie la mise en œuvre d’un dépistage précoce selon les auteurs.
Quel impact de la suspension de l’obligation vaccinale?
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] n’étant plus obligatoire pour les enfants depuis 2007 (elle est simplement recommandée pour les enfants les plus exposés), Santé Publique France s’est intéressée plus particulièrement à la population née après 2006 et a comparé le nombre de cas déclaré à ceux dans la même tranche d’âge déclarés en 2005, lorsque l’ensemble des enfants étaient encore soumis à l’obligation de vaccination.
Conclusion: hormis en 2008 et 2014, le nombre de cas de tuberculose déclarés en France chez les enfants nés après 2006 est inférieur chaque année par rapport aux chiffres de 2005. L’étude montre aussi que le nombre de cas a baissé en Île-de-France (31% entre 2007 et 2015) alors qu’il augmente dans les autres régions de France métropolitaine. Le nombre de formes graves (méningites et miliaires tuberculeuses) reste également généralement faible chez ces enfants. Seuls 1 à 4 cas auraient pu être évités car survenus chez des enfants éligibles à la vaccination.
«Nos résultats sont rassurants et ne témoignent pas à ce jour d’un impact des nouvelles modalités de vaccination par le BCG au-delà de ce qui était attendu» concluent les auteurs. ils appellent à une surveillance attentive de l’évolution dans les nouvelles générations d’enfants.
Mais la vigilance reste importante: de nombreux témoignages de praticiens sur le terrain indiquent qu’en raison de l’insuffisance actuelle d’approvisionnement en vaccin BCG, ces couvertures vaccinales sont en baisse importante. Et le recul du nombre de cas a aussi pour conséquence de faire baisser l’expertise sur la tuberculose. Or «la formation et la sensibilisation des professionnels de santé à la tuberculose sont des aspects essentiels dans la lutte contre cette infection en France et devraient être renforcés» rappellent les auteurs.