Plus d’événements cardiovasculaires après une exacerbation de BPCO
Par ELODIE BLANCHARD
Kunisaki KM et al., abstr. A14-1014
Les cardiopathies ischémiques, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) et la BPCO représentaient les 3 principales causes de mortalité en 2015. La BPCO et un VEMS bas sont considérés comme des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires. Les mécanismes expliquant cette association ne sont pas élucidés mais une des pistes suggérées serait une augmentation des taux sériques de marqueurs de l’inflammation, particulièrement pendant l’exacerbation.
L’étude présentée est une analyse post hoc de l’étude SUMMIT (
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Le critère de jugement principal était la survenue d’événements cardiovasculaires (décès par maladie cardiovasculaire, infarctus du myocarde, angor instable, AVC, accident ischémique transitoire) après une exacerbation de BPCO (définie par une aggravation des symptômes nécessitant une antibiothérapie et/ou une corticothérapie systémique) à 4 intervalles de temps : 1 - 30 j ; 31 - 90 j ; 91 j - 1 an ; > 1 an.
Dans la population étudiée, 75 % des patients étaient des hommes, 47 % étaient fumeurs actifs et 39 % avaient fait au moins 1 exacerbation au cours de l’année précédente. Les auteurs ont comptabilisé 4 704 exacerbations et 688 événements cardiovasculaires pendant la durée de l’étude (durée de suivi médiane : 1,5 an).
La survenue d’événements cardiovasculaires était significativement augmentée (HR = 3,8 ; IC
95 : 2,7-5,5) dans les 30 jours suivant l’exacerbation et le restait dans l’année qui la suivait (HR = 1,8 ; IC
95 : 1,5-2,3).
Les auteurs ont analysé ces données par bras thérapeutique, concluant à la même tendance pour chaque bras, avec une augmentation du risque de survenue d’événements cardiovasculaires maximal après l’exacerbation et sans augmentation significative après 1 an.
Que retenir ?
Chez les patients atteints de BPCO âgés de 40 à 80 ans, avec un VEMS entre 50 et 70 % de la valeur théorique, et présentant des antécédents ou des facteurs de risque de maladie cardiovasculaire, la période suivant une exacerbation est à haut risque de survenue d’événements cardiovasculaires.