A partir du 1er janvier, il faudra payer en sortant des urgences
Publié le 30/12/2021 à 16:45 | Mis à jour le 30/12/2021 à 17:54
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]En quittant les urgences, il faudra désormais sortir la carte bleue.
En quittant les urgences, il faudra désormais sortir la carte bleue.
Photo NR, Jérôme Dutac
Le 1er janvier, le nouveau système de facturation des urgences entrera en vigueur. Un paiement unique de près de 20 €, qui vise a simplifier la facturation.
Un changement aura lieu à partir du 1er janvier dans les services d'urgences français. Les personnes non-hospitalisées devront régler 19,61 € à la sortie des urgences. Voté en 2021 dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, il permettra d'instaurer un tarif unique simple, qui ne dépend pas des actes réalisés pendant le temps passé à l'hopital.
Le montant de 19,61 € est minoré à 8,49 € pour les femmes enceintes, les personnes souffrant d'une affection longue durée (ALD), et est nul pour les personnes hospitalisées dans le cadre de la crise sanitaire.
Un but affiché de clarification
Jusque là, les personnes passées aux urgences recevaient plus tard, à leur domicile, la facture, à payer ou transmettre à leur complémentaire santé. Le nouveau système est justifié par le député Thomas Mesnier, sur le site du HuffPost : "À l’heure actuelle, seuls 30% du reste à charge des passages aux urgences vont dans les caisses des hôpitaux tant la facturation est difficile à faire." Une réforme de simplification et de clarification.
Mais la mise en place d'une telle mesure n'est pas une évidence dans les hopitaux et implique toute une organisation à revoir. "La nuit par exemple, il n’y a pas toujours de secrétaires médicaux, explique Aurélien Sourdille, de la Fédération hospitalière de France, au HuffPost. Il y a des infirmiers et des aide-soignants, qui sont avant tout là pour les soins, et dont ce n’est pas la mission première de passer une carte bleue."
Peu de changements pour les patients
Pour beaucoup de Français, qui ont une complémentaire santé, la transition sera simple, sur présentation de la carte vitale et de la carte de mutuelle. Mais pour les 4 % – soit plus de deux millions – qui ne possèdent pas de complémentaire santé, souvent très défavorisés, il faudra passer à la caisse.
Dans un rapport de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Idres) datant de 2011, des chercheurs ont mis en avant le fait que les personnes les plus pauvres renonçaient de manière disproportionnées à se faire soigner. Reste à voir si ce nouveau mode de fonctionnement sera perçu comme une facilitation de l'accès aux soins, ou une barrière.