Agresseurs du souffle
Le cannabis, une véritable drogue
« Mais ce n’est pas dangereux le cannabis ». Combien de fois entend-on cette phrase ? Trop souvent en tout cas. Le cannabis reste une drogue et les dangers liés à une consommation régulière sont réels.
Vous avez dit cannabis ?
Le cannabis est une plante. Son principe actif est le Tétrahydrocannabinol (THC) inscrit sur la liste des stupéfiants. Le THC perturbe le Système Nerveux Central.
On trouve le cannabis sous trois formes :
-L’herbe (marijuana, beuh…) : feuilles, tiges et fleurs séchés qui se fument généralement mélangés à du tabac, roulés en cigarette souvent de forme conique, nommés joints ou pétards.
-La résine (haschich, shit…) : obtenue à partir des sommités fleuries de la plante ; elle se présente sous la forme de plaques compressées, barrettes de couleur verte, brune ou jaune selon les régions de production. Elle se fume mélangée à du tabac (joint). Le haschich peut être coupé avec du henné, du cigare, de la colle, de la graisse de chèvre, de la paraffine ou d’autres substances plus ou moins toxiques. Soulignons que la concentration en THC est 10 fois supérieure dans la résine actuelle que dans la marijuana de 1970.
-L’huile : préparation plus concentrée en principes actifs, consommée le plus souvent avec une pipe. Sa toxicité est très élevée : elle peut contenir jusqu’à 60% de THC. Son usage est peu fréquent en France.
Des dangers immédiats
Le cannabis provoque une dilatation des vaisseaux sanguins, une augmentation de l’appétit, une accélération du rythme du pouls, une diminution de la sécrétion salivaire, parfois des nausées, autant de réactions dont l’importance varie selon la personne, la quantité consommée et la concentration du produit. Les composés mélangés peuvent également provoquer des troubles qui s’ajoutent à ceux du cannabis lui-même.
En outre, la consommation de cannabis entraîne fatigue, toux, affaiblissement des défenses immunitaires. Tout comme une démotivation et une apathie.
Le cannabis modifie en les diminuant les capacités de mémoire immédiate et de concentration chez les consommateurs. La perception visuelle, la vigilance et les réflexes sont également modifiés : des effets dangereux en particulier si l’on conduit un véhicule. Le cannabis multiplie en effet par 2, 5 les risques d’accident de la route, par 6 s’il est associé à l’alcool. C’est, après la vitesse, la première cause de décès par accident de la route chez les moins de 30 ans. Des traces de THC sont retrouvés dans 16% des accidents de la route mortels.
La dépendance psychique peut apparaître au-delà de deux joints par semaine. Elle est surtout liée au mal-être préexistant. Le THC ayant les caractéristiques d’un tranquillisant, les consommateurs réguliers risquent de devenir dépendants du bénéfice qu’ils en tirent, à savoir la baisse de l’anxiété. L’usage régulier peut se transformer en habitude de vie : alors seuls comptent la recherche de cannabis, de lieux et d’occasions de fumer.
Autre danger du cannabis, la fréquentation des réseaux délictueux, voire criminels. Beaucoup de jeunes sont obligés de revendre du cannabis pour financer leur propre consommation. S’exposant ainsi à de sérieux ennuis avec leurs fournisseurs qui n’hésitent pas à recourir à la violence pour régler leurs affaires.
Les risques à long terme
C’est tout d’abord la survenue des mêmes pathologies que celles causées par le tabac : bronchite chronique, asthme, cancers (du poumon en particulier). Ceux-ci apparaissent chez les fumeurs quotidiens dès 30 ans, dix ans plus tôt que chez les consommateurs de tabac. Un joint contient en effet quatre à cinq fois plus de goudron et de produits toxiques qu’une cigarette.
Très souvent, échec scolaire et désocialisation touchent les fumeurs réguliers.
La consommation de cannabis peut aussi entraîner un certain nombre de troubles de la santé mentale comme l’anxiété, la panique et peut même favoriser la dépression. Pire encore, l’usage du cannabis est susceptible de révéler ou aggraver les manifestations d’une schizophrénie, maladie mentale grave.