Prenez votre souffle en main !
Plusieurs millions de personnes sont victimes de maladies respiratoires chroniques. Dans la plupart des cas, une prise en charge précoce permet d’éviter leur aggravation… encore faut-il les diagnostiquer à temps.
Souffle maladies respiratoiresVia la trachée puis les bronches, l'oxygène inspiré arrive aux alvéoles, au niveau desquelles il rentre dans le sang afin d'être distribué à tous nos organes. Mais lorsque les poumons sont atteints par une inflammation sous l'effet d'un agent irritant, la surface alvéolaire est réduite et la respiration en est affectée. Plus tôt ces troubles sont détectés et mieux ils sont pris en charge.
Le souffle, c’est la vie !
Principales ennemies de notre capital souffle, deux maladies respiratoires obstructives chroniques très répandues et qui constituent un véritable problème de santé publique :
Asthme : L'asthme concerne 2,5 à 3 millions de Français. Le nombre de malades a doublé en Europe depuis 20 ans. Même s'il peut survenir à tout âge, il touche près de 10 % des enfants à l'école primaire, 10 à 15 % des 13-14 ans et 5 à 7 % des adultes. A un stade précoce, l'asthme peut apparaître bénin. Mais faute d'une prise en charge optimale (traitement adéquat, observance, méconnaissance de la pathologie.), cette maladie reste responsable en France de 1 500 à 2 000 décès par an. Pourtant, des traitements permettent aujourd'hui d'améliorer la qualité de vie du patient.
Broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO :
Selon l'organisation mondiale de la santé, la BPCO est en passe de devenir la troisième cause de mortalité dans le monde. En France, 2,5 millions de personnes en sont atteints. Causée principalement par le tabac, elle aboutit chaque année à 40 000 insuffisances respiratoires chroniques justifiant une oxygénothérapie à domicile et 12 500 décès. Contrairement à l'asthme, l'obstruction bronchique n'est pas réversible, aussi est-il indispensable de la diagnostiquer le plus tôt possible derrière des symptômes aussi anodins que l'essoufflement, la toux ou les crachats. En novembre 2005, la BPCO a fait l'objet d'un plan de santé publique élaboré par la Direction générale de la santé (DGS).
Mais actuellement, un asthme sur deux et deux BPCO sur trois ne sont pas diagnostiqués. Pourtant l'obstruction bronchique peut être aisément détectée grâce à une mesure du souffle, un examen indolore, simple et sans risque.
Promouvoir la mesure du souffle
La mesure du souffle permet d'évaluer le capital respiratoire de chacun d'entre nous et de dépister une éventuelle obstruction bronchique. La première étape est le dépistage d'une éventuelle anomalie du souffle. Cela s'effectue soit à l'aide d'un débitmètre de pointe, encore appelé "peak flow" soit à l'aide d'un spiromètre miniaturisé. Cet outil permet d'obtenir des renseignements plus complets que le débitmètre de pointe. Si les résultats ne sont pas conformes à la normale, le médecin traitant pourra décider d'adresser le patient à un pneumologue pour des examens plus complets. Ce sont les explorations fonctionnelles respiratoires (EFR), au repos et à l'effort qui permettront d'établir un diagnostic en cas d'anomalie.
Pour le dépistage de l'asthme, certains symptômes peuvent éveiller les soupçons : toux généralement sèche survenant par quinte, sifflements dans la poitrine, gêne respiratoire, oppression ou sensation de thorax bloqué. Pour le dépistage de la BPCO et sachant que le tabagisme en est la première cause, les fumeurs de plus de 40 ans ou les personnes ayant fumé un paquet de
par jour pendant au moins 10 ans sont les premiers concernés.
Le rêve des pneumologues est que la mesure du souffle devienne chez le généraliste un examen aussi systématique que la prise de la tension. Mais malgré cette volonté affichée depuis plusieurs années, cet appel reste dans la plupart des cas un voeu pieux.
David Bême