Bougez-vous pour vivre vieux, conseille aux Français l'Académie de médecine :
Avec trois heures par semaine d'activité physique modérée, on réduit
de 30% les risques d'une mort prématurée: c'est l'un des nombreux
arguments de l'Académie de médecine pour convaincre les Français de tout
âge de bouger davantage et de rattraper leurs voisins européens.
Les
bénéfices du sport ou de l'activité physique sont aujourd'hui de plus
en plus reconnus médicalement: ils augmentent l'espérance de vie en
bonne santé, retardent la dépendance, ils jouent un rôle dans la
prévention de l'obésité, du diabète et des maladies cardiovasculaires,
dans le suivi de certains cancers et dans la prise en charge des
personnes en situation de handicap, relève l'Académie dans une synthèse
faisant le point sur les connaissances médicales actuelles.
Ils
peuvent avoir un effet positif à court terme, notamment sur l'anxiété,
la dépression ou le sommeil, mais également sur le long terme: des
études ont ainsi montré une réduction de la mortalité prématurée pouvant
aller jusqu'à 58% en fonction des activités effectuées.
Plus
surprenant encore, la vitesse de marche serait un bon indicateur de
l'espérance de vie du sujet âgé, selon une autre étude: pour un homme
âgé de 75 ans, la survie à 10 ans atteindrait 19% s'il marche à 1,4
km/heure et 87% s'il marche à 5km/h.
Malgré ces effets bénéfiques,
les Français restent très réticents à pratiquer des activités physiques
ou sportives, un phénomène qui débute dès l'enfance et se poursuit à
l'âge adulte. En France, seulement 11% des filles et 25% des garçons
poursuivent des activités physiques régulières au-delà de 15 ans, contre
33% en moyenne pour les filles et 43% pour les garçons dans une étude
effectuée en 2010 sur 34 pays européens et nord-américains.
Sport au travail
Selon
une autre étude européenne remontant à 2002, la France arrivait en
avant-dernière position, avec seulement 24% de sa population
suffisamment active contre 44% aux Pays Bas, 40% en Allemagne, 37% en
Grèce et 33% au Danemark>.
Les activités physiques sont
pourtant nécessaires à tous les âges de la vie, et doivent commencer dès
l'enfance "où elles jouent un rôle essentiel, indispensable et souvent
insuffisamment reconnu", note l'Académie.
Mais elles sont tout
aussi fondamentales à l'âge adulte, notamment au moment de la ménopause
chez les femmes, ainsi que pour les personnes âgées: elles permettent de
retarder la dépendance et de vivre plus longtemps en bonne santé.
Adultes
et seniors sont ainsi invités à pratiquer des activités physiques 5
demi-heures par semaine, en privilégiant les exercices de gymnastique ou
de culture physique, tout en conservant un mode de vie actif.
Pour
éviter tout accident tel qu'une mort subite, l'Académie préconise une
pratique "régulière, raisonnée, raisonnable", avec un examen médical
annuel, voire même du sport "sur prescription médicale". Elle recommande
aussi une sensibilisation des médecins et des enseignants sur les
vertus du sport dès leur formation universitaire.
Dans une note
également rendue publique mardi, le centre d'analyse stratégique (CAS)
préconise pour sa part de promouvoir les activités physiques et
sportives sur le lieu de travail.
"La sphère professionnelle est
encore trop rarement envisagée comme un lieu possible de pratique
sportive à des fins de bonne santé" note le CAS qui relève que seulement
13% font du sport sur leur lieu de travail alors que 43% y renoncent
par manque de temps.
Parmi les cibles prioritaires, le CAS
mentionne les femmes et les seniors et souligne tout l'intérêt pour les
entreprises de favoriser des activités sportives pour leur salariés:
"Diminution de l'absentéisme, augmentation de la capacité de travail,
bien-être."