[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Article publié le: 11 janvier 2013
Auteur: La Rédaction
Il existe dorénavant de
nombreuses études montrant les effets dramatiques de la pollution sur la
santé humaine mais encore très peu montrant les bénéfices d’une
réduction de cette pollution. Les études existantes démontrent
cependant déjà que, réduire la pollution réduit les symptômes
respiratoires, réduit la mortalité humaine et la prématurité. Des
scientifiques australiens ont évalué l’impact d’une réduction de la
pollution au sein d’une île située au sud du continent australien, et en
particulier de sa ville principale, Launceston. Les conditions
géographiques de cette ville en font un endroit où la dispersion des
polluants se fait mal. Au cours des années 1980-1990, de nombreuses
habitations se sont équipées de poêles à bois pour se chauffer, une
proportion atteignant 66% des habitations de cette ville de 70 0000
habitants. L’hiver, 85% des émissions polluantes retrouvées dans l’air
provenaient de ces chauffages au bois. Devant l’accroissement de la
pollution, dès 1991, les autorités de la ville ont décidé de réagir. La
pollution et en particulier le type de particules polluantes (PM10,
PM2,5) étaient suivis rigoureusement. Parallèlement, des groupes de
population étaient sélectionnés pour être suivis médicament et, avec
eux, l’impact sanitaire de la pollution : 67 000 habitants de Launceston
et 148 000 à Hobart ont été inclus dans l’étude. Hobart était une ville
« contrôle » dans laquelle aucune intervention particulière sur la
pollution n’était menée.
Dès le début des années 1990, de grands
projets ont permis d’augmenter la part de la fourniture d’énergie
d’origine hydroélectrique. Des mesures financières incitatives ont été
proposées aux habitants pour cesser d’utiliser le bois comme source
énergétique. Ces différentes mesures ont permis de réduire à 30% le
nombre des habitations chauffées au bois, contre 66% auparavant.
Au cours de la période analysée,
la pollution de l’air a été significativement réduite, en particulier
les PM10. Cette réduction de la pollution a entrainé une réduction
majeure de la mortalité en particulier chez les hommes de -11,4%, une
réduction de la mortalité cardiovasculaire de -18% et une réduction de
presque -23% de la mortalité respiratoire.
Si les scientifiques restreignent les analyses aux mois d’hiver,
la
mortalité cardiovasculaire chutait de presque -20%, et la mortalité
respiratoire de -30% sur ces périodes de plus forte pollution.
En comparaison, sur cette même période, il n’y eu aucune modification de
la mortalité dans la ville d’Hobart, démontrant que les bénéfices
sanitaires obtenue à Launceston étaient bien liés aux efforts des
responsables locaux pour réduire la pollution.
Ainsi réduire la pollution sauve
des vies. Ne rien faire en revanche, condamne, par l’inaction des
responsables et des élus locaux, un grand nombre d’hommes, de femmes et
d’enfants à des troubles respiratoires, à des troubles cardiaques à une
prématurité, et/ou à une mort plus précoce.SourceEvaluation
of interventions to reduce air pollution from biomass smoke on
mortality in Launceston, Australia: retrospective analysis of daily
mortality, 1994-2007Fay H Johnston, Ivan C Haniga, Sarah B Henderson, Geoffrey G Morgan
BMJ 2013;345:e8446 doi
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