marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Emphysème panlobulaire (EPL) : Ven 28 Oct - 21:38 | |
| Emphysème panlobulaire (EPL) :
A - ANATOMIE :Il s’agit d’une maladie étendue à l’ensemble des cloisons interalvéolaires. Lors d’une nécropsie, le grand volume des poumons et leur non-affaissement spontané à l’ouverture du thorax apparaissent. Laennec avait remarqué que ce Non-affaissement persistait après la section des bronches les plus distales. Il démontrait ainsi que l’obstacle à L’écoulement de l’air est le fait des propriétés intrinsèques du tissu Pulmonaire, et non la conséquence de sténoses de ces bronches. Après fixation des poumons entiers, les lésions apparaissent diffuses, mais prédominent en général au niveau des lobes Inférieurs. Les atteintes initiales intéressent D’abord les sacs et les canaux alvéolaires, puis il existe une destruction et Une distension relativement uniformes de l’ensemble de l’acinus, incluant les Bronchioles respiratoires. Des éléments bulleux sont fréquemment observés. Les lésions associées sont typiquement modestes : – la vascularisation pulmonaire distale Est détruite, là où le tissu alvéolaire est lui-même détruit ; – les parois des gros troncs bronchiques et leurs armatures cartilagineuses sont souvent atrophiques, sans phénomène inflammatoire ou fibreux important ; – les bronches membraneuses apparaissent relativement préservées avec peu de sténoses ou de tortuosités. Les phénomènes inflammatoires restent discrets. B - PATHOGÉNIE :1- Balance protéase/antiprotéase :En 1963, Laurell et Erikson ont mis en évidence l’association entre l’emphysème panlobulaire et le déficit grave en alpha1-antitrypsine (alpha1-AT). Deux ans plus tard, Gross mettait au point un modèle animal (hamster) en injectant par voie intratrachéale des protéases à activité élastasique (papaïne). Cette injection était suivie de phénomènes inflammatoires intenses mais éphémères, puis on observait l’installation progressive (sur plus de 6 semaines) de lésions pulmonaires proches de l’emphysème panlobulaire humain. À cette destruction enzymatique de l’élastine, succède la resynthèse rapide d’une trame conjonctive quantitativement suffisante, mais organisée selon un réseau anarchique. Cette resynthèse limite mais n’évite pas l’aggravation des lésions emphysémateuses. Ainsi est née la première « balance élastase/antiélastase » qui a largement dominé les hypothèses pathogéniques jusqu’à la fin des années 1990. Les faits qui ont alors contribué à crédibiliser cette théorie sont les suivants : – la fumée de la est le principal facteur étiologique de l’emphysème. Il induit une accumulation de polynucléaires neutrophiles riches en sérine-élastases au contact du tissu alvéolaire ; – cette sérine-élastase injectée par voie intratrachéale est capable d’induire, comme la papaïne et l’élastase pancréatique, un emphysème chez l’animal ; – la fumée de la est capable d’inactiver par oxydation l’alpha1-AT, principal inhibiteur de l’élastase du polynucléaire.Les fumeurs et particulièrement ceux qui développent une BPCO ont des taux sériques élevés de peptides d’élastine. Il était donc habituel de considérer que l’emphysème était la conséquence d’une élastinolyse. Mais cette première théorie, qui donnait un rôle central au polynucléaire, n’était pas satisfaisante : – la théorie découlait d’un modèle expérimental trop brutal ; – elle supposait des phénomènes inflammatoires majeurs, bien éloignés de l’observation humaine (inflammation modérée, avec accumulation de macrophages plutôt que de polynucléaires) ; – l’augmentation de la destruction de l’élastine n’est pas clairement démontrée lors de l’évolution de l’emphysème humain : toutes les études sur les marqueurs de son catabolisme ne sont pas concordantes. 2- Faits nouveaux :Ces dernières années, de nouveaux modèles animaux, reposant sur plusieurs lignées de souris génétiquement modifiées, ont bousculé cette première théorie. Il est en effet possible d’établir des lignées de souris chez lesquelles un gène défini est délété (lignées knock-out) ou au contraire chez lesquelles un gène défini est introduit (lignées knock-in). Ces manipulations permettent le développement de modèles expérimentaux instructifs. * Métalloélastases macrophagiques :Ces modèles permettent de réévaluer le rôle de certaines métalloélastases, particulièrement celles qui appartiennent à la vaste famille des métalloprotéinases matricielles (MMP). Ainsi : – lorsqu’on observe les conséquences d’une inhalation prolongée de fumée de chez les souris sauvages dont les macrophages et les polynucléaires neutrophiles ont un équipement enzymatique normal, on constate le recrutement et l’accumulation de cellules inflammatoires et la survenue d’un emphysème ; – la même expérience sur une lignée de souris génétiquement modifiées, rendues déficientes en une métalloélastase particulière (la MMP-12 -/-), ne provoque ni emphysème ni recrutement de macrophages. Il est possible par instillation intratrachéale de protéine P-1, de rétablir le recrutement de macrophages. Mais ces cellules déficientes ainsi recrutées n’induisent aucun emphysème ; – en revanche, chez les souris dont les polynucléaires neutrophiles sont privés de la sérine-élastase, la fumée de induit toujours un emphysème ; – l’extrapolation de ces résultats à l’homme est hasardeuse. En effet, les dosages de cette MMP 12 dans le tissu pulmonaire ou les macrophages humains ne montrent pas d’augmentation de cette protéase chez les emphysémateux. Mais les grandes différences de répertoires enzymatiques entre les deux espèces interdisent toutes conclusions hâtives. Il apparaît donc probable que les MMP jouent un rôle central dans la pathogénie des emphysèmes induits par la fumée de cigarettes, au moins dans ce modèle murin. Mais ce modèle est probablement trop simple : le macrophage humain a des activités protéolytiques très étendues, intéressant également les autres composants du tissu conjonctif, incluant le collagène. Les MMP peuvent de plus dégrader l’alpha1-AT, l’élastase du polynucléaire, et les inhibiteurs tissulaires des métalloprotéases (TIMPS). * Collagénases des cellules résidentes :La protéolyse médiée par les cellules résidentes est une piste complémentaire susceptible d’agir en l’absence de phénomène inflammatoire important, ce qui est conforme aux données anatomopathologiques. Métalloprotéases matricielles des pneumocytes II :Lorsque le gène d’une métalloprotéase matricielle à action collagénolytique (la MMP-1) est transfecté dans l’oeuf fertilisé, les souris issues de cette manipulation développent un EPL pur. La MMP-1 n’ayant pas d’activité sur les fibres d’élastine intactes, ce modèle bouscule le paradigme de ces 30 dernières années, qui réduisait la théorie à trois acteurs : élastine, élastase et alpha1-AT. Le problème de la responsabilité des fibres collagènes est donc posé. Ces dernières confèrent une certaine stabilité au réseau conjonctif périalvéolaire, et en cas de destruction de ce réseau collagène, l’action conjointe de l’élastinolyse et de l’étirement mécanique pourrait contribuer à la distension des espaces aériens. Plusieurs arguments suggèrent un rôle pour les collagénases, en particulier la MMP-1 : – dans ce modèle murin, la MMP-1, présente dès la période embryonnaire, peut favoriser le développement d’un réseau conjonctif anormalement fragile ; – chez l’homme adulte, cette protéase ne semble pas inerte, puisque l’on observe une hyperexpression de son acide ribonucléique (ARN) messager dans les tissus pulmonaires des BPCO par rapport aux sujets sains ; – par immunohistochimie, on retrouve la MMP-1 associée aux pneumocytes II des emphysémateux, et non chez les sujets contrôles (fumeurs ou non). Cellules musculaires lisses :Il est aussi tentant d’incriminer la cellule musculaire lisse sécrétrice d’une part de la cathepsine S, protéase cystéinée à activité élastinolytique, et d’autre part de son inhibiteur tissulaire la cystatine C. * Remodelage de la matrice extracellulaire :La resynthèse du tissu conjonctif est aussi impliquée dans la genèse de certains emphysèmes. Ce point est illustré chez l’animal et chez l’homme par l’existence de maladies génétiques du tissu conjonctif avec survenue d’un EPL évolutif. Chez l’animal, il est possible d’entraver la synthèse des fibres élastiques (substances lathyrogènes, carence en cuivre), avec alors resynthèse insuffisante d’élastine et constitution d’un emphysème. Une resynthèse insuffisante doit encore être évoquée devant la raréfaction des cellules interstitielles résidentes. Longtemps, il a été postulé que la disparition des cellules résidentes de l’interstium était la conséquence de la perte de leur support conjonctif. Un fait expérimental permet peut-être d’inverser ce postulat : chez le rat, le blocage pharmacologique des récepteurs du VEGF (vascular endothelial growth factor), induit l’apoptose des cellules alvéolaires, puis conduit à l’emphysème. Inversement, l’acide tout-transrétinoïque est capable de limiter les effets de l’emphysème élastase-induit chez le rat. Cet analogue de la vitamine A favorise chez l’animal déficient la formation de néosepta interalvéolaires et la synthèse de la protéine D du surfactant. L’acide transrétinoïque limite le catabolisme de l’élastine en réduisant l’induction et l’activation des MMP-1 et MMP-3 du fibroblaste. Les rétinoïdes sont en cours d’expérimentation dans l’emphysème humain. 3- Évolution des théories :Si le « volet catabolisme » du tissu conjonctif a gardé une place importante, il ne se résume plus à une balance élastases/ antiélastases, mais à une plus large action protéases/antiprotéases, qui concerne l’ensemble de la matrice extracellulaire. La principale cellule « maléfique » était le polynucléaire neutrophile armé d’une sérine-élastase, et ceci reste probablement valable pour le cas particulier des rares déficits majeurs en alpha1-AT. Aujourd’hui, pour les emphysèmes les plus communs, les macrophages et les cellules résidentes armés des MMP paraissent les principaux responsables de l’agression enzymatique du tissu conjonctif. Le remodelage de l’ensemble de la matrice extracellulaire incluant sa resynthèse est aujourd’hui mis en avant. Le mode de régulation du subtil équilibre entre protéolyse et remodelage est soumis à spéculation. Quelques faits méritent d’être discutés : – les phénomènes inflammatoires, par nature discrets lors de l’EPL, pourraient participer à l’induction de ce déséquilibre. Ainsi, dans un modèle murin transgénique, l’interféron gamma (cytokine de type TH 1, issue des lymphocytes CD8) stimule la production de diverses protéases (MMP-12, MMP-9, cathépsine), inhibe la synthèse de l’inhibiteur leucocytaire des protéases, et favorise la survenu d’un emphysème ; – une lignée de souris transgénique illustre encore le rôle des cellules résidentes et des cytokines, et met en lumière la frontière étroite entre remaniements fibreux et emphysémateux. Le génome de cette lignée a été modifié par l’introduction d’une construction associant le gène du PDGF-B (platelet-derived growth factor) et le promoteur du SPC (protéine C du surfactant). Les conséquences de cette manipulation sont complexes, avec de grandes variations interindividuelles. Le PDGF-B est effectivement localement hyperexprimé, principalement par les pneumocytes II. La maladie pulmonaire associe de discrets foyers inflammatoires à des remaniements alvéolaires variables d’un animal à l’autre, et d’un territoire pulmonaire à l’autre, mais intriquant toujours dégâts fibreux et emphysémateux. C - ÉTIOLOGIES :Le rôle du tabagisme est accablant, mais tous les autres polluants inhalés favorisent la survenue d’une BPCO, avec un emphysème anatomique de type et d’étendue variables. Les facteurs individuels qui expliquent pourquoi certains sujets développent un EPL alors que d’autres restent indemnes ou développent une autre forme de BPCO, restent pour la plus part encore inconnus[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Ca cest mes poumons | |
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Romy Membre
Date de naissance : 01/06/1956 Age : 68 Localisation : Saint Gély du Fesc Humeur : Cela va bien !
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marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Re: Emphysème panlobulaire (EPL) : Jeu 18 Avr - 21:16 | |
| moi jai un enphyseme pan lobulaire,et intertitielle mais moi jai fumé - Citation :
- En 1963, Laurell et Erikson ont mis en
évidence l’association entre l’emphysème panlobulaire et le déficit grave en alpha1-antitrypsine (alpha1-AT). | |
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groseille Membre
Date de naissance : 11/07/1952 Age : 72 Localisation : lorraine
| Sujet: Re: Emphysème panlobulaire (EPL) : Lun 21 Juil - 18:21 | |
| Bonsoir Marie,
Toi aussi tu as un emphysème pan lobulaire et cela depuis le début de ta BPCO.
Merci pour ta réponse
bonne soiree | |
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marie45310 Admin fondatrice
Date de naissance : 05/03/1954 Age : 70 Localisation : Epieds en beauce(loiret) Humeur : Je vais bien
| Sujet: Re: Emphysème panlobulaire (EPL) : Lun 21 Juil - 20:23 | |
| - groseille a écrit:
- Bonsoir Marie,
Toi aussi tu as un emphysème pan lobulaire et cela depuis le début de ta BPCO.
Merci pour ta réponse
bonne soiree OUI, ça a été diagnostique en début de ma maladie | |
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groseille Membre
Date de naissance : 11/07/1952 Age : 72 Localisation : lorraine
| Sujet: Re: Emphysème panlobulaire (EPL) : Mar 22 Juil - 9:38 | |
| Merci Marie et bonne journée. | |
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