Dès le 1er novembre, le médecin pourrait vous coûter plus cher
par le Dr Yann Maël Le Douarin
A partir du premier novembre 2017, certaines consultations chez votre médecin généraliste passeront de 25 euro à 46 ou même 60 euros, mais c'est pour mieux vous traiter.
Dès le 1er novembre, le médecin pourrait vous coûter plus cher DURAND FLORENCE/SIPA
Publié le 30.10.2017 à 16h25
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Mots-clés :tarifs médicauxconsultation
L’accord avait été conclu il y a plus d’un an entre les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance maladie, mais n’avait toujours pas été mis en place. Cette fois, c’est fait : à partir du 1er novembre 2017, 35 motifs de consultation sont revalorisés à 46 ou 60 euros (consultations complexes ou très complexes). La mesure est destinée à prendre en compte la difficulté de la situation ou de la maladie à gérer, et à valoriser le temps, plus long, qui sera consacré à cette consultation par les médecins.
Pourquoi une augmentation du tarif de la consultation ?
C’est une demande de longue date des médecins libéraux. Certaines consultations, de par leur gravité ou le temps qu’elles demandent, n’étaient pas valorisées par l’assurance maladie. Le but est donc de revaloriser et de favoriser les consultations à « fort enjeu de santé publique ».
Pour Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France : "Cette augmentation de tarif constitue une première marque de reconnaissance du travail effectué par les médecins sur ces consultations plus difficiles, qui nécessitent de prendre plus de temps, pour bien accompagner le patient. Rappelons qu'en France, le prix de la consultation chez un généraliste de secteur 1 est de 25 euros et reste bien en deçà de la moyenne européenne."
Quels sont les patients et les consultations concernés ?
Ce sont en tout une trentaine de consultations qui seront concernées, certaines dites complexes et d’autres très complexes.
46 euros pour les consultations "complexes"
Il s’agit des pathologies qui nécessitent un temps plus important de consultation : prise en charge d'une scoliose, d'un diabète gestationnel, d'une première consultation de contraception ou de prévention des maladies sexuellement transmissibles chez les jeunes filles de 15 à 18 ans, les trois consultations obligatoires du nourrisson, la prise en charge et de suivi de l'obésité des enfants…
60 euro pour les consultations "très complexes"
Ici sont concernées les consultations de première prise en charge d'un patient atteint d'un cancer, d'une maladie neurologique grave (Alzheimer, Parkinson...), d'un patient atteint du VIH, des consultations en cas de malformation congénitale du nouveau-né ou du suivi d'un grand prématuré, des consultations de synthèse pour un malade présentant une insuffisance rénale chronique...
Qu’est-ce qui va changer pour le patient, concrètement ?
Ces consultations « longues » seront intégralement remboursées par l'Assurance maladie. Pour les patients en affection longue durée (ALD), ceux bénéficiant de la Couverture maladie universelle complémentaire ou de l'Aide à l'acquisition d'une complémentaire santé, ils pourront demander le tiers payant (dispense d'avance de frais). Pour les autres patients, la dispense d'avance de frais sera soumise au bon vouloir du médecin.
Jean-Paul Ortiz, président du premier syndicat de médecins libéraux (CSMF) précise au sujet du tiers payant : "Cela doit rester à la discrétion du médecin qui tient compte des moyens du patient. Plus l'acte est coûteux, plus le médecin emploie le tiers payant" ; pour lui, ces nouvelles consultations à 46 et 60 euros resteront marginales.