Intérêt de la réhabilitation respiratoire chez le patient BPC[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]On estime qu’environ 2.5 millions de personnes sont atteintes de Bronchopathies Chroniques Obstructives (BPCO) en France. Cette pathologie représente la 6ème cause de mortalité et on prévoit qu’elle deviendra la 3éme cause d’ici 10 à 15 ans.
Les seules interventions thérapeutiques ayant montré leur efficacité sur la mortalité sont l’arrêt du tabagisme, l’oxygénothérapie au stade d’insuffisance respiratoire chronique et le traitement des exacerbations.
Aucun des traitements actuellement proposés n’a fait la preuve d’un effet bénéfique à long terme sur la fonction respiratoire.
La BPCO est donc une maladie chronique (non guérissable), affectant un nombre croissant et important de patients, responsable d’un handicap physique, social et psychologique. La qualité de vie de ces patients est significativement altérée, les 2 principales plaintes étant l’intolérance à l’effort et la dyspnée.
La réhabilitation respiratoire intervient donc dans ce contexte comme une prise en charge globale du patient (et non plus uniquement du point de vue fonctionnel respiratoire). Son but est l’amélioration de la qualité de vie du malade chronique.
DéfinitionLa réhabilitation respiratoire est un programme multidisciplinaire dont l’objet est d’optimiser au quotidien les possibilités fonctionnelles et la qualité de vie des patients présentant un handicap, en relation avec une maladie respiratoire chronique, dans le but d’atteindre et de maintenir un niveau optimal d’indépendance et d’insertion dans la société. Pour ce faire, elle utilise des bases scientifiques permettant le diagnostic, la prise en charge individualisée, et l’évaluation de ces patients. » (European Respiratory Society, 1997En pratique, on associe toujours :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une optimisation du traitement médical
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] un enseignement thérapeutique
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] un réentraînement à l’effort
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] de la kinésithérapie
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une prise en charge nutritionnelle
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] un support psychologique et social
Le but étant de faire du patient un cogestionnaire de sa maladie
Base physiopathologique du réentraînementEn dehors de l’interrogatoire, l’intolérance à l’effort du BPCO peut être objectivée par la réalisation d’une épreuve d’effort métabolique à charge progressivement croissante sur cycloergométre avec mesure de la consommation de O2. On met en évidence lors de cet examen :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une diminution de la puissance maximale développée,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une diminution de la VO2 maximale atteinte, quantifiant cette intolérance à l’effort.
Le mécanisme de cette limitation n’est pas univoque (et uniquement ventilatoire) puisque lorsqu’on interroge les sujets sur le symptôme qui les fait arrêter, 26% répondent la dyspnée, 43% une fatigue dans les membres inférieurs et 31% l’association de ces 2 symptômes. De plus la baisse de la VO2 n’est pas corrélée aux paramètres ventilatoires de repos comme le VEMS.
Il existe aussi dans l’intolérance à l’effort du BPCO un déconditionnement musculaire qui va aggraver le déficit conduisant à une spirale de la dyspnée
Réentraînement à l’effortLe réentraînement à l’effort, bien qu’effectué en groupe, doit être individualisé pour chaque patient. Il est un compromis entre intensité efficace et intensité tolérable. Cette intensité correspond en général au seuil de dyspnée. Lors d’une épreuve d’effort métabolique à charge croissante sur cycloergomètre, on note une première phase d’augmentation linéaire de la ventilation jusqu’au seuil ventilatoire, au-delà, l’augmentation n’est alors plus linéaire.
On estime que la plupart des activités de la vie courante sont effectuées autour du seuil ventilatoire, de plus, le seuil ventilatoire correspond au seuil de dyspnée. C’est donc à cette puissance et à la fréquence cardiaque correspondante que l’on pratiquera le réentraînement individualisé.
Réentraînement des membres inférieurs.
Il s’agit de faire pratiquer de l’exercice physique à raison de 30 mn à 45mn par jour, 3 à 5 jours par semaine pendant 4 semaines. L’exercice est réalisé sur
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Mais le réentraînement ne concerne pas seulement les membres inférieurs puisque des exercices des membres supérieurs, des assouplissements sont aussi proposés.
Cette période de réentraînement est toujours associée à des séances d’éducation thérapeutique et nutritionnelle, de kinésithérapie, de relaxation
Résultats de la réhabilitation respiratoireDés la 4éme semaine on met en évidence :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une amélioration de la tolérance à l’effort (augmentation de la VO2 max, de la puissance max, apparition du seuil ventilatoire pour une puissance supérieure et à puissance égale diminution de la ventilation),
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une diminution de la dyspnée évaluée par échelle visuelle analogique et questionnaire standardisé,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] une amélioration de la qualité de vie évaluée par questionnaire spécifique
L’ensemble de ces résultats a été confirmé par une méta-analyse de la littérature.
Ces résultats ne sont conservés 18 mois que s’il existe une poursuite de l’activité physique à domicile.
Aucune étude n’a encore montré de gain sur la survie.
Effets bénéfiques -conclusion Le troisième bienfait, qui a l’avantage d’être mesurable, est l’amélioration de l’état de santé ou plus justement de moindre maladie. Cette amélioration se manifeste par le biais de la correction des erreurs nutritionnelles, par l’amélioration du drainage bronchique efficace et économe d’énergie musculaire régulièrement fait, par l’inhalation correcte des aérosols de bronchodilatateurs, par la reprise d’un mode respiratoire adapté à la pathologie (modification du rythme ventilatoire, allongement du temps expiratoire avec freinage labial). Elle permet aussi une anticipation respiratoire à l’effort et l’adaptation de l’effort aux possibilités respiratoires et non le contraire, une remise douce et progressive de groupes musculaires abandonnés. Gagner sur un périmètre de marche, c’est retrouver le goût de sortir de chez soi de faire des « courses », de retrouver des amis (non fumeurs) et pourquoi pas un groupe de randonneurs sur un terrain et à un rythme adaptés
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