Que se passe-t-il dans mes bronches quand ma BPCO évolue ? La BPCO étant une inflammation chronique des bronches, la maladie n’évolue que si le contact entre les irritants et les bronches perdure. Si c’est le cas, la paroi des bronches continue à s’épaissir et les diamètres bronchiques à se réduire. Le flux d’air diminue progressivement, rendant la respiration plus difficile. Il faut faire un effort respiratoire de plus en plus important pour arriver à faire passer l’air dans les bronches.
Parallèlement, le mucus s’accumule car il est produit en quantité croissante. La toux et l’émission de crachats (expectoration) deviennent alors plus fréquentes et plus pénibles, mais ne permettent cependant pas de vider totalement les bronches.
En se propageant, l’inflammation détruit peu à peu la fine structure des très nombreuses alvéoles pulmonaires qui se trouvent autour des petites bronches et constituent le tissu (ou parenchyme) pulmonaire. Cette inflammation se traduit par une fragilisation puis une distension des alvéoles pulmonaires puis, à terme, par une rupture de celles-ci : c’est l’emphysème pulmonaire.
L’emphysème ajouté au rétrécissement de vos bronches empêche votre poumon de se vider correctement à l’expiration.
Ce dernier se dilate alors, tel un ballonnet dans lequel on soufflerait et que l’on empêcherait de se vider complètement entre chaque insufflation. Ce gonflement qui distend votre poumon et par conséquent votre thorax donne à ce dernier un aspect particulier dit « en tonneau ». C’est un aspect caractéristique de la BPCO distendue.
Sachant que dans la fine structure des alvéoles passent les vaisseaux sanguins qui permettent le transport de l’oxygène vers les muscles, les organes et les tissus, il est facile d’imaginer que la destruction alvéolaire diminue les échanges gazeux entre l’air et le sang.
Pour compenser les effets de cette destruction, il faudrait beaucoup plus d’air pour capter l’oxygène nécessaire. La respiration devient de plus en plus pénible. Il peut arriver d’être essoufflé même au repos.
Complications possibles Les infections bactériennes et les pneumonies sont les complications les plus fréquentes : la fonction respiratoire s’aggrave de plus en plus. Le patient doit éventuellement être hospitalisé pour être traité par antibiotiques et inhalations.
A la longue, une pneumopathie chronique a des répercussions défavorables sur la fonction cardiaque. Avec le temps, la pression des vaisseaux pulmonaires augmente, provoquant une hypertension pulmonaire, ce qui constitue une surcharge pour le ventricule droit. Il en résulte un affaiblissement de la performance cardiaque avec apparition de manifestations cliniques d’insuffisance cardiaque.
Le tabagisme chronique produit des calcifications des parois vasculaires, appelées artériosclérose ; les vaisseaux coronaires sont également touchés, ce qui peut engendrer une maladie coronarienne