BPCO : une alimentation riche en viande fumée, un facteur de risque supplémentaire ? Une
alimentation riche en viande fumée, à cause de sa
forte teneur en nitrites, pourrait
favoriser le développement d'une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), suggère une étude américaine.
Si le
tabagisme représente un facteur de risque bien établi de la
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], seuls
15% à 40% des fumeurs développeront cette maladie, indiquant qu'il existe des causes additionnelles, rappelle la Société européenne de pneumologie (ERS) dans un communiqué.
Les résultats d'une étude, présentés au congrès de l'ERS à Munich,
viennent suggérer que, parmi les autres facteurs de risque, pourrait
figurer une grande consommation de viandes fumées.
L'équipe de Graham Barr de l'université Columbia à New York s'est
intéressée à ces produits car ils sont riches en nitrites, qui sont
notamment utilisés comme agents conservateurs, car ces molécules sont
connues pour
augmenter le [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Or on suppose que ce phénomène - également associé à la
fumée de cigarettes - participe à la survenue d'une BPCO, a expliqué le principal auteur, Riu Jiang.
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé les données d'une grande
étude représentative de la population américaine, l'étude NHANES
(National Health and Nutritional Examination Survey) III, dans laquelle
les participants ont été interrogés sur leurs habitudes alimentaires et
participé à des tests de la
fonction pulmonaire.
L'analyse ajustée (pour l'âge, le sexe, l'origine ethnique et le
tabagisme) des données émanant de 7.581 personnes âgées de plus de 45
ans indique que celles qui consomment de
la viande fumée (lard, saucissons, jambon, viande des plats cuisinés) présentent une
fonction pulmonaire significativement altérée par rapport à celles qui n'en ont jamais mangé.
Le volume expiratoire maximal en une seconde (
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L'ajustement pour d'autres facteurs (éducation,
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] qui est le rapport du poids sur le carré de la taille, activité physique) n'a pas modifié ces résultats de manière notable.
Globalement, le
risque de BPCO chez les plus gros consommateurs de viande fumée par rapport à ceux qui n'en mangent jamais
était multiplié par 1,72, avec une relation
dose-dépendante : le risque de BPCO légère n'était pas augmenté de manière significative ; en revanche, celui de
BPCO modérée était multiplié par 1,38, celui de
BPCO sévère par 2,51 et celui de
BPCO sévère à très sévère par 3,49.
Par ailleurs, les résultats étaient similaires chez les fumeurs, les anciens fumeurs et les non fumeurs, suggérant que
la viande fumée possède un effet indépendant de la fumée de tabac, a souligné Rui Jiang.
Cette étude comporte toutefois certaines limites, a-t-elle reconnu :
il s'agit d'une étude croisée, le VEMS n'a pas été évalué après la prise
d'un
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ainsi que d'autres facteurs de confusion potentiels, notamment la
consommation de légumes, qui n'ont pas été pris en compte dans
l'analyse. Une personne de l'auditoire a en effet fait remarquer que
les légumes du genre Brassica (famille des choux, choux-fleurs, navets) étaient riches en nitrates, ce qui mériterait d'être évalué, a confirmé la chercheuse.
Réalisé et validé en collaboration avec des professionnels de la santé
sous la direction du Dr Anne Richard