Les macrolides au long cours dans l’
asthme et la BPCO
D'après Gibson P et al., abstr. 245, actualisé
L’intérêt des macrolides, notamment de l’azithromycine (AZM), dans les pathologies bronchiques chroniques a été démontré depuis plusieurs années pour la panbronchiolite diffuse, la mucoviscidose, les dilatations des bronches hors mucoviscidose et la bronchiolite post-transplantation pulmonaire. Son utilité dans le contexte de la BPCO et de l’
asthme sévère est en train d’être également démontrée, mais les mécanismes d’action de ce traitement sont encore en question : effet anti-inflammatoire direct ou action indirecte via une modification du microbiome pulmonaire ? La présentation de P. Gibson avait pour objectifs de rassembler les arguments démontrant son intérêt dans la BPCO et l’
asthme sévère, de décrire les modalités thérapeutiques conseillées et d’avancer des pistes de mécanismes d’action. Il a présenté une revue de la littérature (Ni W et al., PloS One 2015 26;10(3):e0121257) portant sur les études ayant évalué les effets prophylactiques des macrolides au long cours sur la fréquence des exacerbations de patients ayant une BPCO stable (1 666 patients au total ). Cette revue a retrouvé une diminution de 42 % de la fréquence des exacerbations. Puis il a détaillé les résultats de 2 études prospectives randomisées contrôlées portant sur l’action prophylactique de l’AZM sur la fréquence des exacerbations de patients asthmatiques sévères (AZISAST ; Brusselle G et al., Thorax 2013;68(4):322-9, et AMAZES ; Gibson P et al., Lancet 2017;390(10095):659-68). Les 2 études ont confirmé une réduction de la fréquence des exacerbations chez ces patients (– 41 % dans l’étude AMAZES). L’effet dans l’étude la plus récente était retrouvé à partir de 3 mois de traitement (figure) avec une bonne tolérance : un peu plus de diarrhées dans le groupe AZM et surtout l’absence d’effet secondaire auditif ou d’allongement du QTc.
Un traitement par AZM au long cours chez des patients atteints de BPCO et asthmatiques sévères symptomatiques et exacerbateurs fréquents (> 2/an) est conseillé en sus des thérapeutiques habituelles (LABA/LAMA ± CSI) à la dose de 500 mg/jour × 3 fois/semaine ou 250 mg/j pendant un minimum de 3 mois et jusqu’à 1 an. Aucune donnée ne permet d’affirmer l'intérêt de poursuivre ce traitement au-delà de ce délai.